De ce macabre business, les seuls à tirer un profit rentable sont les passeurs et les propriétaires de pirogues. De vrais criminels des temps modernes. Aujourd'hui j'implore cette jeunesse en quête de mieux-être. Je la comprends puisque moi aussi je suis parti de mon pays en 77 pour un mieux-être.
Oui, mais en cette période, l'environnement de l'émigration était meilleur puisque la disponibilité en offre d'emplois faisait que l'arrivant avait un certain embarras de choix. Le travail, surtout le travail décent était vraiment disponible. Ce n'est plus actuellement le cas avec une Europe qui connait depuis une dizaine d'années, une crise de croissance. L'Europe n'est plus une espérance pour la jeunesse africaine. C'est pourquoi, je lance un cri de cœur. La jeunesse du Sénégal, l'espoir de demain, vous devez arrêter ce massacre en continuant à vous aventurer vers la mort. Non seulement vous avez que 7% de chance pour arriver sur les côtes espagnole ou italienne, mais aussi vous avez 60% de chance d'y laisser la vie.
En restant dans les eaux profondes de l'Océan atlantique, vous installez une grande désolation pour votre famille. Pensez-y s'il vous plaît. Je ne dirais pas que cela n'en vaut pas la peine, mais il y'a de quoi réfléchir surtout quand on sait même si vous parvenez à atteindre votre but pour arriver en Italie, en Espagne, bref en Europe, vous finissez pratiquement dans un camp de concentration des temps modernes, c'est-à-dire un enclos au milieu d'une île pour recevoir quoi, un bout de pain de la soupe et des pâtes. Vous arrivez en France, c'est pire. Il m'arrive très souvent lors de mes voyages d'aller entre la porte de la Villette et la porte de la Chapelle pour voir les conditions d'existence de mes compatriotes, mais hélas c'est la tristesse et la désolation.
Et à chaque fois, je m'interroge sur un tel choix de ces jeunes qui attendent souvent le soir vers 20h l'arrivée du secours catholique pour espérer un bol de soupe et un sandwich. Pendant la journée, ils font la quête (aumône) au bord du périphérique. Chose impensable à Dakar. Ces jeunes subissent les affres du froid.
C'est terrifiant de voir des compatriotes dormir à la belle étoile à même sur le gazon et sur des cartons avec un thermomètre qui affiche à cette période de l'hiver zéro degrés. Et souvent la pluie vient compliquer la situation. Très souvent lors de mes passages, je leur laisse parfois entre 200 ou 300 euros. Mais que représente une telle somme d'argent qui suffit à peine pour certains d'entre eux pour avoir un bon repas le lendemain. C'est désolant et triste. Mais ont-ils le choix ?
Non. Seulement, il est difficile de leur faire comprendre que l'Europe n'est plus un eldorado. Les Européens éprouvent d'énormes difficultés pour accéder à un emploi décent. Les seuls qui tirent leur épingle du jeu, sont les sportifs et artistes. Mon coup de gueule va surtout vers les parents. Vous devez tout faire pour retenir vos enfants et ne pas les encourager à partir pour aller rencontrer la mort au milieu d'une mer noire ou les seul bruits se sont les vagues, le moteur, le sifflement d'un vent très froid, la peur et la mort. Un décor qui se termine souvent par la catastrophe. L'océan devient un cimetière de drame et de désolation.
Pourtant avec 500.000 frs on peut faire beaucoup de choses. Il suffit d'avoir la patience, car la fortune vient en général au bout de 10 voire 20 ou 30 ans. L'exemple, le plus édifiant reste Babacar Ngom de la SEDIMA. Avec 70.000 frs comme investissement de départ, 30 ans après, il est milliardaire. Alors mes chers enfants et neveux, pensez-y que de donner 500.000 frs pour avoir le droit de mourir en mer…
Baba TANDIAN, ancien émigré
Commentaires (8)
Tres sages conseils et cela est vrai dans d'autres domaines de la vie comme les écoles de formation bidons qui pullulent, si vous économisez la scolarité des deux ans pour avoir le master vous pouvez monter un business qui vous paiera mieux que ce que le master peut vous offrir. J ne parlerai pas de nos événements .... on en a besoin de temps a autre pour souffler un coup.
Bravo Tendian. Tes mots sont justes. Même s'ils sont entendus par un seul jeune c'est une vie de gagner pour lui-même sa famille et l'Afrique. Ce drame est lié à l'extrême pauvreté de nos États et son corollaire le déficit scolaire. Dans ses pirogues de la mort il y a très peu de jeunes diplômés du supérieur voir du secondaire. CHERCHER L'ERREUR
Un tel témoignage devrait être diffusé sur les ondes et médias et dans les écoles car il reflète la réalité. L’eldorado européen, c’est fini depuis de nombreuses années. Les parcs de ma ville sont le dortoir de beaucoup d’immigrés qui, aux premières lueurs du jour, rangent leurs couvertures dans des buissons et quittent l’endroit pour ne pas être appréhendés par la police. En hiver où les températures nocturnes sont en-dessous de zéro, mieux vaut ne pas en parler. Même des natifs ne pouvant plus payer un loyer dorment dans la rue !
Péres la situation est catastrophique si townbi en 2019. Merci quand même de vos conseils.
L'espoir a été tué pour tous ces jeunes ainsi que leurs familles. Rien n'est plus dur pour un père ou mère de famille que de voir son enfant grandir, malgré ses diplômes et formations ne trouvant pas de travail, avec la précarité, dépendre intégralement de ses parents même pour acheter du pain.......khallatt ba doff mo ci dess.
Je vous propose de faire l'état de ceux qui ont réussi à l'état actuel, tous ces jeunes font de la politique ou bien monte des affaires à partir de la richesse de leurs parents. Car hélas, en votre temps, il y a 30 ans, la réalité n'était pas la même. Les 70000fcfa de babacar Ngom de Sedima, n'auraient servi à rien. Dites moi rek avec 500mil fcfa qu'est ce qu'on peut monter...et ne parlez pas de boutikou mbague ou vendeur à la sauvette....un poulailler tu me diras peut-être, mais faites vos calculs, les coûts d'investissement et de roulement dépassent largement cette somme.
Je préfèrerai mourir en tentant ma chance que rester à souffrir et voir mes parents souffrir à jamais. Je sais que ce sera dur pour eux de perdre un enfant à la fleur de l'age, mais au moins je .
Dounde bou tekkiwoul dara, djarna dounde ????
Solution = Faciliter l'accès au crédit pour tous les jeunes qui veulent entreprendre, et avec des taux intérêts non usuriers comme dans le font actuellement les banques.
DOMMAGE QUE NOUS LES JEUNES ON VEUT TOUT DE SUITE DEVENIR MILLIONNAIRE AVEC DE GRANDS VILLAS ET DES FEMMES
c'est triste pour ces gens la
la paience n'est plus senegalais
Avec cette somme,un jeune peut créer une boutique et gagner sa vie
Beaux conseils d'un père de famille, si toute la jeunesse pouvait vous les entendre et les méditer.
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