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Chances et circonstances pour le Sénégal d’apporter des réformes à la CEDEAO (Par Oumar NDIAYE)

Auteur: Senewebnews

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Chances et circonstances pour le Sénégal d’apporter des réformes à la CEDEAO (Par Oumar NDIAYE)

En juillet dernier à Banjul en Gambie, nous avons l’honneur de faire partie des premiers lauréats de l’édition inaugurale du Prix d’Excellence de la CEDEAO pour les médias, organisée dans le cadre du cinquantenaire de l’instance régionale et récompensant les meilleures productions médiatiques sur l’intégration régionale de l’Afrique de l’ouest.

Avant la remise des prix, nous avons eu pu  discuter avec les confrères primés. C’était ainsi l’occasion de voir une large palette de sujets traités allant des domaines aussi variés que la paix et la sécurité, l’intégration économique, les droits humains, l’éducation, la santé, l’énergie, la justice pour ainsi saisir les énormes performances réalisées par notre Communauté économique régionale dans tous les pays membres. C’est dire comment et combien la CEDEAO a joué son rôle dans l’idéal d’intégration formulé lors de sa création en 1975. D’abord orientée vers l’intégration économique, la CEDEAO s’est glissée après dans le terrain de la paix et de la sécurité, démocratie et droits humains. Par manque de communication et de comminity building, beaucoup de ses succes stories ne sont pas vulgarisés ou connus des populations ouest africaines qui en sont les premières bénéficiaires. L’une des résonnances les plus récurrentes et fréquentes de ce cinquantenaire d’existence de la Cedeao est sans doute les réactions face aux ruptures constitutionnelles qui ont rythmées l’Afrique de l’ouest ces dernières années.

Cela a ainsi profité aux pourfendeurs de l’organisation jusqu’à même demander sa suppression surtout avec l’épisode de la scission des pays de la Confédération des États du Sahel (AES). Alors que sur le plan africain, de par son demi-siècle d’existence, la Cedeao, avec son expérience, se détache de loin parmi les autres entités régionales africaines d’intégration. Que ce soient l’Union du Maghreb arabe (UMA), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale(CEAAC), la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), aucune de de ses structures ne dépasse l’organisation ouest-africaine en terme d’acquis liés à l’intégration régionale. Ce n’est pas pour rien qu’en 2017, un pays comme le Maroc, même en étant membre d’une autre Communauté économique régionale, l’UMA, avait déposé une demande d’adhésion à la CEDEAO. Mais malgré toutes ses prouesses, la Cedeao ne manque pas de faiblesses qui obstruent sa marche vers une Communauté économique régionale d’envergure et de grande stature. L’hypertrophie de certains de ses organes comme la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement qui domine les autres structures à l’image du fonctionnement des pays africains doit être ainsi revue et corrigée. Il faut ainsi se féliciter de cette victoire diplomatique du Sénégal qui, pour la première fois,  aura à la tête de la Commission, la structure qui assure le secrétariat de l’organisation et très importante dans sa gouvernance,  un de ses fils. Le Sénégal de par sa trajectoire politique et son histoire démocratique est bien placé pour impulser une nouvelle dynamique et insuffler un souffle nouveau à l’organisation communautaire. L’un des chantiers plus urgents pour aller vite dans les sentiers des réformes c’est de donner plus de pouvoirs aux autres organes que la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement.

Ainsi renforcer le Parlement et la Cour de Justice est un impératif pour atteindre les objectifs d’une CEDEAO des peuples et plus proches des populations ouest africaines. Les prestations de certains députés comme le Sénégalais Guy Marius SAGNA au Parlement de la CEDEAO, même si elles ne font pas l’unanimité, permettent de mettre cette institution au cœur des discussions des populations ouest africaines. Il faut aller prochainement vers des élections directes des députés de ce Parlement comme cela se passe pour les députés européens et ainsi replacer cette structure au centre des préoccupations et des opinions dans notre région. Avec des organes aux pouvoirs équilibrés entre la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement, le Parlement et la Cour de Justice, il sera ainsi aisé d’instaurer des critères de convergences démocratiques comme c’est le cas avec l’UEMOA sur le plan économique pour que la démocratie soit davantage ancrer dans notre espace. Il sera ainsi plus facile de lutter contre les sources d’instabilité par les armes (Coup d’État) et par les urnes (forcing sur la limitation des mandats). L’autre chantier au-delà de l’institutionnel, c’est de remettre le projet d’intégration au cœur de la vie des populations afin que la Cedeao puisse avoir plus de poids et être ainsi la voix des sans voix en devenant ainsi la Cedeao des peuples, ce vœux pieux et radieux, tant souhaité et chanté depuis sa création. Bâtir une CEDEAO des peuples, c’est aussi impliquer des figures religieuses et traditionnelles dans la construction de l’intégration. Des structures religieuses sénégalaises comme la Fayda Tidiane de Médina Baye pourraient y jouer un grand rôle. L’influence de cette institution religieuse et sociale dans tout l’espace ouest africain et surtout au Nigéria, plus grand pays sur le plan économique et démographique de la CEDEAO, serait un bon appoint ainsi le Sénégal.

Ainsi avec une population composée majoritairement de jeunes, il faudra ainsi miser sur des activités comme le sport, la culture, pour ainsi intéresser la jeunesse aux chantiers de l’intégration. En plus des traditionnels tournois de lutte organisés par la CEDEAO, y associer le football ou des festivals culturels aidera ainsi l’instance régionale à plus s’ancrer dans les sentiers de l’intégration. Avec toutes ses chances et surtout les circonstances du moment faisant du Sénégal un chantre de la démocratie et de l’intégration africaine, notre pays a des atouts pour faire des réformes de grandeur et en profondeur dont a besoin la CEDEAO.

*Journaliste, Lauréat de la première édition des ECOWAS Media Awards

PS : L’autre chance du Sénégal ce sera d’avoir en même temps dans les deux organisations les plus grandes et les importantes de l’Afrique, la CEDEAO et l’UEMOA, deux de ses fils. Plus qu’une coïncidence, c’est une circonstance rare qu’il faut saisir pour assoir notre leadership !

Auteur: Senewebnews
Publié le: Mardi 16 Décembre 2025

Commentaires (1)

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    Vu hui weed il y a 2 heures
    La. Cédéao ce conglomérat de vieux pd qui se font en culées par le petit macaroni ce club des co épouses de tattaa Brigitte regroupement d'esclaves consentants nègres de maison esclaves de salon ces eunuques castré par la France ces majorettes en jupe courte qui dansent la danse du ventre devant l'oligarchie français cette organisation moribonde au dernier stade de l'agonie ne peut pas être ressuscité

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