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« Le procès de la honte: «Sans une justice libre et indépendante, tout projet d’émergence est voué à l’échec».

Auteur: Amadou Khary Fall Chambéry France

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L’instrumentalisation de la justice n’est pas nouvelle sous nos cieux mais c’est la première fois qu’elle atteint son paroxysme. A travers la CREI, une juridiction d’une autre ère  car ne répondant pas aux normes du droit; la justice sénégalaise qui fit jadis la fierté de notre pays avec de grands magistrats, est aujourd’hui très décriée et à juste raison.

En rendant son verdict dans ce qui est appelé l’affaire Karim Wade, ce lundi 23 mars 2015, cette juridiction a plongé le Sénégal dans le cercle peu reluisant des Etats où les droits et libertés sont bafoués voire piétinés. Avec ce verdict infâmant et les conditions dans lesquelles le procès s’est déroulé, je placerai notre pays, le Sénégal, loin derrière la Syrie. Je suis sûr qu’au pays de Bachar El Assad, les magistrats, même en pleine guerre, n’auraient pas accepté un tel deal. Face à cette mascarade judiciaire, il est de notre devoir de nous interroger profondément afin d’éviter le chaos.

Comment l’oeuvre de quelques magistrats ou mercenaires de la CREI (Henri Grégoire Diop, Alioune Ndao, Cheikh Tidiane Mara, Antoine Diome et autres valets), armés par le pouvoir politique, a achevé cette justice? Les dysfonctionnements et bizarreries furent nombreux tout au long de ce procès : le Procureur spécial limogé en plein audience, l’assesseur qui claque la porte face à la tyrannie du juge Henri Grégoire Diop, l’avocat de la défense Me Amadou Sall expulsé de la salle par ce dernier, les 47 milliards d’Alboury Ndao… le tout sous l’œil du gourou François Meyer, le véritable maître du procès.

Dans un Etat de droit, tout repose sur une justice libre et indépendante. Elle doit être incarnée par des femmes et des hommes de vertu. Dieu sait qu’il en existe au Sénégal. Comment peut-on confier dans un pays qui se respecte de tels dossiers à des non professionnels dans le sens noble du terme ? Dans toutes les corporations, il y a des bons et des mauvais. Vu le caractère hautement politique du dossier, les bons sont systématiquement écartés et pour accomplir la sale besogne, il faut se tourner vers les plus véreux car corvéables et taillables.    

 Aujourd’hui, la justice est utilisée, manipulée, dépouillée par des femmes et des hommes politiques qui n’honorent pas le peuple sénégalais. J’accuse ces magistrats qui déshonorent la justice. J’accuse ces magistrats de la CREI qui sont tout sauf indépendants et justes. J’accuse ces fossoyeurs de la République qui sont des lâches. Comment peut-on au nom de la justice et du peuple rendre une telle sentence ?

Comment peut-on parler de droit et de justice aujourd’hui au Sénégal ? Les manipulations furent nombreuses, les bourreaux de la seconde alternance courent de plateau en plateau et les rédactions corrompant la presque quasi totalité de la presse qui relaie sans vergogne l’accusation concoctée au palais.

Le Sénégal que nous aimons et nous chérissons est aujourd’hui fracturée, blessée par ces despotes qui gravitent autour du Président Macky Sall.

Il faut être un Sidiki Kaba pour accepter un tel rôle. A lui tout seul, il symbolise l’échec de la seconde alternance. Un reniement spectaculaire de celui qui se présentait jadis comme un ardent défenseur des droits de l’homme. Comment peut-il regarder les millions de Sénégalais et le monde et leur parler d’indépendance de la justice et que le droit est dit ? Lorsque les règles élémentaires de droit sont foulées au pied tout au long du procès, lorsque la messe est dite bien avant le début du procès, lorsque certains témoins travaillent pour la CREI avec à la clé de juteux contrats (administration provisoire, expertise).

    Amadou Khary Fall, Chambéry, France

Auteur: Amadou Khary Fall Chambéry France
Publié le: Jeudi 26 Mars 2015

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