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Seigneurs de guerre et populations otage: le drame Soudanais (par Mohamed Rassoul Gueye)

Auteur: Senewebnews

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Seigneurs de guerre et populations otage: le drame Soudanais (par Mohamed Rassoul Gueye)

Il n’y a pas plus étrange que l’Afrique, et peut-être le Soudan. En 2011, après plusieurs décennies de guerre entre le Nord-Soudan, dominé par les Arabes, et le Sud-Soudan, peuplé majoritairement de chrétiens, les Soudanais, sous l’égide de l’Union africaine censée nous unir ont décidé, par référendum, de séparer le Soudan en deux États : le Nord-Soudan et le Sud-Soudan. Cette sécession , loin de ramener la paix au Soudan a par contre mis fin à plusieurs sécession de guerre civile opposant le nord et le Sud.

Quelques années plus tard, deux guerres intestines ont secoué ces deux pays. Au Sud-Soudan , le président Salva Kiir, issu de l’ethnie Dinka (connue pour sa grande taille), a accusé son vice-président, Riek Machar, appartenant à l’ethnie Nuer, de préparer un coup d’État. Malheureusement, le pays a sombré dans une guerre civile opposant ces deux ethnies.

Aujourd’hui encore, la situation reste marquée par une profonde crise économique, sociale et humanitaire.

Depuis 2013, date du début du conflit, plus de 500 000 personnes ont perdu la vie. Le Sud Soudan est aujourd’hui confronté à des conflits et violence intercommunautaires.

De l’autre côté, au Soudan (Khartoum), après la chute du régime d’Omar el-Béchir en 2019, les deux généraux Abdel Fattah al-Burhan, chef des Forces armées soudanaises (SAF), et Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, commandant des Forces de soutien rapide (RSF) se sont violemment opposés sur la restructuration de l’armée, en 2023. Le général al-Burhan voulait intégrer les RSF dans l’armée régulière, tandis que Hemedti, fort de ses propres ressources militaires et financières, refusait cette subordination.

Depuis lors, le Soudan s’est enfoncé dans une guerre sanglante et dévastatrice, qui ne distingue plus civils et militaires. Les exécutions extrajudiciaires, les violations du droit international humanitaire et des conventions sur les conflits armés s’y multiplient.

Le Soudan est devenu une boucherie à ciel ouvert, une zone de non-droit, un haut lieu des violations des droits humains. Présentement, l’armée sous Burhan a réussi à reprendre des positions symboliques à Khartoum : le palais présidentiel, l’aéroport international, etc.

Par rapport au bilan humain, on estime à plus de 20 000 morts et près de 20 millions de déplacés, tandis que 25 millions de Soudanais vivent dans une détresse psychologique, sociale et humanitaire extrême.

L’un des pays les plus pauvres du monde est tristement devenu l’un des plus criminogènes.

À l’état actuel, on ne peut plus parler simplement de guerre, tant les violences et les atrocités dépassent toute mesure.Il s’agit désormais d’une tragédie humanitaire aux allures de sanction génocidaire.

Le Soudan continue d’étonner, d’effrayer et de choquer le monde par l’ampleur de cette violence inouïe, orchestrée par deux généraux que l’on pourrait désormais qualifier de seigneurs de guerre, chacun cherchant à préserver ses intérêts égoïstes.

Ce qui est consternant dans les deux crises qui secouent les deux Soudan, c’est que les populations sont prises en otage par des dirigeants dont le seul objectif est la préservation de leur pouvoir et de leurs intérêts personnel. Au Nord-Soudan, ce sont les deux généraux, Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti). Au Sud-Soudan, il s’agit du président Salva Kiir et de son vice-président Riek Machar.

Cela dit que la décision de diviser le Soudan en deux États était loin d’être une solution idéale. Depuis cette scission, les fractures se sont profondément élargies, aggravant la crise humanitaire, la désorganisation des institutions, et la circulation incontrôlée des armes dans les deux pays. Loin de stabiliser la région, la division a permis à des élites militaires et politiques de consolider leur pouvoir, souvent au détriment des populations civiles, créant ainsi un cycle de violence et d’instabilité qui persiste encore aujourd’hui.

Mohamed Rassoul Gueye, journaliste / information analyst

Auteur: Senewebnews
Publié le: Dimanche 02 Novembre 2025

Commentaires (3)

  • image
    . il y a 8 heures

    Un Avertissement pour les Sénégalais

    Les Émirats arabes unis pour l'Or et le Pétrole

    .L'Or est devenu le principal produit d'exportation du Soudan du sud, représentant 70% du total.La production annuelle était d'environ 90 tonnes avant la guerre en 2017, et elle a généré près de 2,5milliards de dollars en exportations en 2022.
    .Le Pétrole représente plus de 90% des recettes en devises étrangères du Soudan du Sud

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    Bathie il y a 6 heures

    Il t'a des Soudanais qui se prennent pour Arabes et laitrisent ceux plus foncés, les Noirs. Cela a été la base du conflit Nord Sud Soudan, mais encore les massacres de Negroides dans le Darfour et maintenant ce génocide en cours! Les musulmans ne vont pas condamner ce qui se déroule au Soudan encore moins le Jihadisme Islamique dans le Sahel. Il est temps que les Noirs s'affranchissent des ces musulmans qui souhaitent mettre le chaos et accéder à nos ressources et de connivence avec l'Occident!! Les Emirats sont à combattre!!

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    Nul il y a 5 heures

    C est macron ou bien

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