L’obsession d’être au-devant
Après un temps d’attente d’environ trois minutes, (temps pour effectuer le paiement), le système envoie un message via le circuit G.s.m à un serveur central qui, par la suite, contacte un intervenant pour aller sur le site », explique l’ingénieur. Cette invention, dit-il, est une réponse aux problèmes de stationnement dans les villes. Papa Abdoulaye Mbodj a les idées sur terre, car il a été formé pour régler des problèmes. Mais il n’a pas de solution pour la vulgarisation de son invention. Aujourd’hui, le recours à cette technologie apportera des ressources financières aux collectivités locales. Du moins, si celles-ci l’intègrent dans leur schéma global de management de l’espace urbain. « Nous cherchons des partenariats avec les collectivités locales. Cet appareil, en plus de régler des problèmes de stationnement, aidera les collectivités locales à avoir des rentrées de fonds », s’exprime l’ingénieur qui joue la carte de la transparence avec cette technologie. Le paiement immatériel est un gage de la traçabilité des ressources financières collectées. Chaque citoyen peut connaître, s’il le désire, les fonds générés par les aires de stationnement. Et tant mieux pour la transparence. « En utilisant le réseau mobile, les bornes ne seront pas détruites pour récupérer l’argent qui pourrait s’y trouver, car le paiement est immatériel », détaille l’ingénieur dans une brochure.
Les voitures occupant l’aire délimitée sont détectées grâce à des émissions ultrasons. Le positionnement est déterminé par le système. Cette invention est l’émanation des problèmes inhérents à la gestion des aires de stationnement. L’occurrence des problèmes a inspiré ce Sénégalais. « Grâce à ce système, le stationnement sera plus démocratique en ville. L’autorité sur la voie publique ne sera plus exercée par des personnes non habilitées », affirme-t-il. Le bordereau de stationnement n’est pas tombé du ciel. Il est le fruit d’un investissement intellectuel. Même si de façon globale, les inventions ne sont pas forcément liées au niveau d’instruction. L’ingénieur a obtenu son baccalauréat S1 aux Cours Sainte Marie de Hann. Après ce diplôme, il s’envole pour la France et intègre Skema Bachelors de Sophia Antipolis. Dans ce centre où se côtoient, tous les jours, plus de 3.000 étudiants, Papa Abdoulaye Mbodj se distingue. L’ancien élève des Cours Sainte Marie de Hann est sorti major de la promotion aérospatiale 2008-2009. Il était aussi le président de l’Association des pilotes de Skema Bachelors. Il ne se contentait pas seulement de suivre des cours, il s’impliquait également dans la médiation. « J’ai organisé des rencontres pour le suivi de la progression des pilotes et la résolution de conflits entre les instructeurs et les élèves », mentionne-t-il. Skema Bachelors était un passage obligé, une escale pour le pilote. Puisqu’il va intégrer Cannes aviation flight training organization (Fto) qui forme des pilotes compétents et performants, selon les standards européens. C’est dans ce centre qu’il a commencé à apprendre l’un des métiers les plus prestigieux. Assoiffé par le savoir, le jeune sénégalais traverse l’océan Atlantique pour les Etats-Unis. Là-bas, il approfondit ses connaissances en sciences aérospatiale et aéronautique, plus précisément à l’Université de Floride Gainesville. Comme en France, il brille. En 2012, il décroche, coup sur coup, un diplôme d’ingénieur en aérospatial et en aéronautique, et un autre en ingénieurie mécanique. L’acquisition de ses connaissances et la pratique l’autorisent à prendre les commandes des vols civils. Il a, tour à tour, piloté le Diamond 40, le Cessna 172, le Piper 28 et le Diamond 12. Le jeune pilote a capitalisé 196 heures de vol. Des agences internationales de sécurité aérienne, comme celle de l’administration fédérale de l’aviation des Etats Unis lui ont délivré des certificats de reconnaissance de sa compétence et de son professionnalisme. Cette propension d’être au-devant, cet homme au visage mince, au nez porté à l’avant, est à rechercher dans son passé. Au collège comme au lycée, il était délégué de sa classe. Ce n’est pas seulement sur les pistes d’atterrissage qu’il s’est distingué. Sur une autre piste, celle sportive, Papa Abdoulaye Mbodj a conquis une place parmi les meilleurs athlètes aux Cours Sainte Marie de Hann en 2007. Le football et le basket occupent une place dans son agenda. Mais c’est l’aérospatial -son champ de compétence- qui l’anime. Il l’envoûte à la limite. Ce jeune sénégalais a investi un axe de recherche très complexe où il faut souvent du temps et du sacrifice. Surtout si l’on est originaire d’un continent où l’on n’a pas encore fini de régler les besoins primaires.
Fusée la plus élevée, planeur le plus stable
Papa Abdoulaye Mbodj, lui, est dans l’espace. « J’ai effectué des recherches à l’Université de Floride sous la supervision du Professeur Louis Cattafesta sur les flux d’air contrôlés grâce à des membranes piézoélectriques enfermées dans une cavité pour retarder le décrochage de la couche limite en créant des vortex dans celle-ci », évoque-t-il avec humilité. Il a fabriqué la fusée la plus élevée de sa classe de conception aérospatiale appliquée de l’Université de Floride. Déjà, au Skema school bachelors, il est sorti vainqueur de la compétition de construction de planeur. Le jury a reconnu que son planeur a une configuration spatiale lui conférant ainsi une stabilité et une grande distance planée. Ce n’est pas un hasard, si ce Sénégalais est membre du prestigieux Institut américain d’aéronautique et d’astronautique de l’Université de Floride.
Idrissa SANE
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