SALTIS 2025 : « L’IA n’est plus une promesse lointaine », Wedji Kane
C’est entre les murs du musée des civilisations noires que le futur de la technologie africaine s’écrit les 25 et 26 novembre 2025. Le Sénégal a ainsi accueilli l’édition annuelle du Salon de l’Intelligence Artificielle et des Technologies de l’Innovation (SALTIS). Cet événement est appuyé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la Présidence de la République. Le SALTIS 2025 se tient sous le thème « Intelligence Artificielle et usages multisectoriels : pour une souveraineté technologique, inclusive et durable ». Ce forum réunit les leaders publics, scientifiques, économiques et entrepreneuriaux du monde. Il soutient la mission du pays d’établir un écosystème technologique souverain. Le but est de faire de la science, de la donnée et de l’innovation de puissants leviers de développement social et d’impact.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Wedji Kane, coordinatrice générale du SALTIS 2025 et cofondatrice de l’Institut des Algorithmes du Sénégal (IAS) est revenue sur la symbolique du lieu de la rencontre : « Nous ouvrons cette édition dans un lieu qui porte une histoire et un sens particuliers pour nous : le Musée des Civilisations Noires. Un espace pensé avec l’idée que l’Afrique doit toujours garder le lien entre ce qu’elle hérite... et ce qu’elle invente. Ce musée nous rappelle une chose simple : chaque époque a produit ses savoirs, ses outils. Aujourd’hui, c’est à notre génération de répondre au défi de l’intelligence artificielle ».
Elle a ensuite insisté sur la présence effective de l’IA dans le quotidien des citoyens. Selon elle, la technologie n’est plus une perspective lointaine : « L’IA n’est plus une promesse lointaine. Elle est là : dans l’école, dans la santé, dans l’agriculture, dans les entreprises, dans les services publics, dans notre quotidien, dans nos maisons, dans nos liens. Notre responsabilité, en tant que pays et en tant que société, est de faire en sorte que ces technologies restent utiles, responsables, inclusives, et surtout humaines. Et c’est justement pour cela que le SALTIS existe : pour rassembler, comprendre, expliquer, former, et construire ensemble ».
Par ailleurs, la coordinatrice générale a mis en lumière la composition de l’équipe organisatrice : « Le SALTIS est porté par une équipe jeune, dynamique, ambitieuse. Mais cette jeunesse n’avance pas seule. Elle s’appuie sur ses aînés. C’est cette alliance entre générations, cette circulation d’expériences et de valeurs, qui permet à notre pays d’avancer sans perdre son cap ».
L’événement a connu une ascension rapide en trois années d’existence. Il s’est positionné comme la plateforme essentielle de l’intelligence artificielle en Afrique francophone. Des startups proposent des solutions concrètes pour le pays. Des institutions s’ouvrent à l’innovation et testent de nouvelles approches. Le rassemblement accueille des femmes et des hommes issus de la diaspora, de la sous-région, du Maghreb, d’Europe et d’Amérique.
Le programme des deux journées prévoit des conférences, des tables rondes, des ateliers pour enfants, et des démonstrations. Des experts partageront leurs travaux et leurs visions. Wedji Kane a rappelé que l’action du SALTIS dépasse largement le cadre de ces deux jours de sommet. « Tout au long de l’année, notre équipe travaille : dans les écoles, dans les entreprises, dans les universités, auprès des enseignants et des éducateurs, dans les administrations. Cette mission d’acculturation est centrale : avant d’utiliser l’IA, il faut la comprendre ; avant de la réguler, il faut la maîtriser », dit-elle.
Le Livre Blanc du Comité Scientifique du SALTIS 2025 a été présenté. Ce document propose des recommandations concrètes pour orienter les organisations concernées. Le travail de ce comité se prolongera au-delà de l’événement. Il interviendra là où les lois et les politiques publiques se construisent. La coordinatrice a mis l’accent sur la prospective :« Nous ne pouvons plus faire l’économie de la prospective : si l’IA est là aujourd’hui, elle est en train d’être connectée aux biotechnologies, la machine quantique sera une réalité pour très bientôt. Et nous, quel sera notre levier : nos terres rares ? notre démographie ? ou encore nos savoirs enfouis et jalousement gardés dans nos terroirs ? ».
Le P.A.S Challenge (Problématique, Algorithme, Solution) était lié, cette année, aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026. Ce concours vise à stimuler l’innovation chez les jeunes Africains. L’année 2025 représente également le lancement de CANAL’IA, la caravane nationale de l’intelligence artificielle. Cette initiative débutera en janvier 2026. Elle mènera les équipes dans les régions, les communes, les lycées et les centres de formation. Elle a pour but, selon ses initiateurs, de rapprocher l’IA du terrain pour répondre à des besoins concrets.
La démarche du SALTIS semble reposer sur la collaboration collective. Fort de ce constat, la coordinatrice a adressé un message aux jeunes et aux femmes : « Je veux dire aux jeunes : continuez d’expérimenter, de douter, de créer. Votre esprit critique est votre plus grand trésor dans le monde que nous vivons et où nous vivrons. Et je veux aussi parler en tant que femme et mère : nous faisons tout cela pour nos enfants, pour qu’ils comprennent, maîtrisent et orientent ces technologies, et non les subissent. Car si nous ne faisons pas le nécessaire, d’autres choisiront les mondes dans lesquels vivront nos enfants. Ils sont déjà en train de les façonner ».
L’appel est lancé aux partenaires pour qu’ils continuent d’accompagner l’initiative. Il faut ouvrir des portes, accueillir des ateliers et faire vivre ce « New Deal Technologique » porté par tous.
Commentaires (2)
Non mais les différentes formes d’IA sont concrètement présentes dans notre vie, pourquoi parle-t-elle de promesse ?
Et pourquoi continuer de parler génériquement de l’IA : chacune des formes d’IA a des applications bien précises….
Au Sénégal, on ne parle que de généralités et ça trahit une certaine incompétence
Agreed with you … he me demande l objective de la caravane . Is it to train people to develop customize and teach automation with AI ? Or just faire la promotion de AI ( which would be a waste of time and money ) ? Nous avaons vraiment besoin de ne pas rater la revolution en cours et encourager les jeunes a hounded des clubs a l”university and college et travailler sur des projects precis pour l agriculture , la Sante , etc …. Et de creer ( pas copier ) des solutions pour la Sante , l agriculture , etc. Using ai, iot , and cloud engineering
Délire de noirauds...........................CEM de Kolibantang : L'établissement attend toujours ses professeurs
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