Karamo Lanciné Traoré, l'aveugle qui défie le handicap entre maraîchage et dignité
Dans le quartier paisible de Bananköröda, le nom de Karamo Lanciné Traoré est synonyme de courage et de persévérance. Aveugle depuis plusieurs décennies, ce vieil homme refuse la résignation et partage sa vie entre le maraîchage et l’enseignement coranique, prouvant que la dignité et le travail priment sur la pitié.
Devenu aveugle alors qu’il était élève à l’école coranique, Karamo a transformé cette épreuve en force. « Dieu m’a rendu aveugle, mais il ne m’a pas enlevé ma passion de me battre », confie-t-il avec sérénité.
La terre comme guide et thérapie
Sous le soleil brûlant, Karamo s’active dans son jardin au bord du fleuve Milo. Ses gestes précis, guidés par le toucher, témoignent d'une connaissance intime de son environnement. « Si tu perds la vue, Dieu t’ouvre un autre esprit. Je ne vois pas, mais j’ai un champ de réflexion très large. Quand mes enfants me conduisent ici, je reconnais les plantes en les touchant. C’est Dieu qui me guide », explique-t-il en souriant.
Père de famille, il cultive salade, oignons et autres légumes pour vivre, refusant catégoriquement la mendicité : « Moi, je préfère travailler et manger le fruit de mes efforts. »
Le double coup dur des inondations
Malgré son courage, Karamo a été durement touché cette année. Les inondations du fleuve Milo ont ravagé ses deux jardins, emportant toutes ses récoltes. « Nous pensions qu’il n’y aurait plus d’inondation après le 10 septembre, mais Dieu en a décidé autrement. L’eau a tout emporté », déplore-t-il.
Malgré cette perte et les difficultés liées au manque de matériel et de forage en saison sèche, Karamo reste optimiste, sa foi étant inébranlable.
Son plus grand souhait reste d’assurer un foyer à sa famille et d'accomplir le pèlerinage à La Mecque : « Je vis encore en location, avec beaucoup de personnes à ma charge. Je prie Dieu de m’aider à avoir une maison et à accomplir le hadj. »
Karamo Lanciné Traoré lance aujourd'hui un appel aux autorités locales, aux ONG et aux bonnes volontés pour obtenir un soutien en matériel agricole, semences et assistance adaptée à sa condition. Son histoire est une véritable leçon de courage et d'humanité à Bananköröda.
Commentaires (1)
Ma Sha Allah
Participer à la Discussion