Même après l'hivernage, Kounoune reste une "Île" : le rêve d'une cité nouvelle vire au cauchemar
Malgré la fin de l’hivernage, les eaux pluviales sont omniprésentes à Kounoune, une commune créée au début des années 2000 dans le département de Rufisque. Le rêve initial d’une vie meilleure dans une cité nouvelle s’est transformé en cauchemar, un défaut d’assainissement plongeant les habitants dans un calvaire au quotidien.
Un décor sinistre malgré la fin de l'hivernage
En ce mardi 21 octobre 2025, la chaleur n'a pas réussi à faire disparaître les marées stagnantes. À la Cité Maba Guissé, les flaques d’eau et le sol humide rappellent les douloureux souvenirs de la saison des pluies. L'absence de répit après l'hivernage est une désolation pour les habitants. Les routes sablonneuses sont crevassées et coupées par des flaques d’eau où les herbes poussent.
L’eau s’étale partout, piégée par une nappe phréatique trop proche. Samba Guissé, enseignant à la retraite et l’un des premiers habitants, déplore : « À chaque fois qu’on entend les grondements de tonnerre, tout le monde est inquiet. En milieu d’hivernage, on se retrouve dans une île, sans issue... Si on veut sortir, il faut avoir des bottes. »
Les rues impraticables obligent les résidents à utiliser des charrettes pour se déplacer, avec un risque de chute.
Le "bassin du problème" : un assainissement défaillant
La cité, initialement fondée par une coopérative d'enseignants, est confrontée à un problème d'assainissement profond. La cause majeure, selon les habitants, est le bassin de rétention creusé pour réguler les eaux, qui a paradoxalement empiré la situation.
Birame Cissé, notable de la cité, estime : « Ce bassin, il n’aurait jamais dû être là. » L'eau suivait avant son chemin naturel vers le Lac Rose ; aujourd'hui, elle stagne et déborde. Le bassin « réceptionne l’eau mais ne peut pas la contenir. Quand il déborde, toute l’eau revient vers la cité », renchérit M. Cissé.
L'absence de tuyaux d’évacuation et la nappe phréatique très proche sont des facteurs aggravants.
Cette situation a des conséquences financières lourdes. Samba Guissé témoigne de la présence quotidienne des camions de vidange, décrits comme des « ambulances » : « Trente-cinq mille francs par semaine… impossible pour beaucoup de familles. »
Une construction inadaptée et un appel à l'État
L'Imam Pape Samba Diouf partage le constat de l'aggravation du problème ces cinq dernières années et pointe du doigt l'urbanisation : « Avant, c’était des champs. Une zone cultivée par le village... Mais quand les entrepreneurs ont acheté et construit, ils n’ont pas tenu compte de l’environnement. Nous sommes dans une zone basse, il fallait y penser avant de bâtir. »
Face à l’inaction des pouvoirs publics, les habitants ont été contraints de s'organiser. Les résidents se sont mobilisés, par le biais de cotisations (50 000 francs par maison), pour louer des engins, creuser des tranchées et dégager des canaux, comme en 2012.
Le chef du village, Paul Diaham, se félicite de l'organisation en comité environnemental et social. Cependant, Samba Guissé martèle : « L’État doit intervenir », car de simples cotisations ne suffisent pas à assainir la cité.
L'espoir d'un futur projet
Un espoir réside dans un projet annoncé : Paul Diaham indique que l’État a mis en place un projet, porté par l’ADM (Agence de développement municipal) et la Banque mondiale, qui permettra d’évacuer les eaux de pluie. Les eaux seront dirigées vers un exutoire où un château d’eau les redistribuera vers les périmètres maraîchers.
En attendant le début de ce projet, annoncé pour 2026, le quotidien des populations reste inchangé. L'imam Pape Samba Diouf conclut, en gardant espoir : « Nous avons servi l’État, éduqué des générations. Nous méritons au moins des routes et un sol sec. »
L'assainissement de Kounoune, comme de la plupart des cités nouvelles entourant le Pôle urbain de Diamniadio, demeure un sacré défi pour les populations.
Commentaires (29)
Malheureusement chez nous, nous construisons nos maisons avant de constater avec désolation les conséquences des années après.
L'État ayant démissionné depuis des dizaines d'années dans notre pays, les membres de coopératives d'habitation gagneraient à se sacrifier en cotisant pour faire réaliser des études puis des VRD de qualité sur l'ensemble de leur lot.
Beaucoup de désagréments pourraient ainsi être évités.
Transformer la marine française de kounoune en ville du quart d heure avec toutes les infrastructures : groupe scolaire, police, gendarmerie, sapeurs pompiers, stades, marchés, stades, mairie,s hopital
Kounoune enclavé, isolé, sans routes ni assainissement, souffre le martyr
Pas de marché, pas d hôpital
Routes ! routes ! routes !
Pourtant une bretelle reliant de 1, 5 km SEDIMA à la marine française et un périmètre de 4 km ceinturant la marine française atténuerait nos difficultés
Kounoune s’organise et sera debout pour faire face
Félicitations aux autorités de ce pays d’avoir corrigé cet accident de l’histoire en restituant au Sénégal sa souveraineté sur le centre des missions de Rufisque, communément appelé Marine française de Kounoune. Ce carré d’1 km de côté fait 1 km 2 de surface ou 100 hectares. D’abord ceinturons le par une voie de 4 km avec assainissement pour lutter contre les inondations dans les localités environnantes et désenclaver Kounoune ngalam, Zac Kounoune, Fass Kounoune, Cité Enseignants, Diakhaye, etc. Une bretelle d’1, 5 km permettra de le relier à la sortie 9 de Sedima. Une autre voie de 2km pour le relier à la sortie 10 de keur ndiaye LO qui débouche sur l’autoroute à péage verts Diamniadio.
Par ailleurs, vivement la transformation de l’ex marine française en capitale administrative avec des infrastructures publiques : police, gendarmerie, sapeurs-pompiers, mairie, hôpital, marché, groupe scolaire, institut universitaire, stade, mosquée, marché, centre commercial, etc.
Plus jamais une assiette foncière pareille ne pourra offrir ces opportunités !
Ne jamais utiliser cet espace à des fins d’habitation !
L'Etat ne suit pas la démographie, l'implantation des nouvelles cités, pas de routes, pas de canalisations, pas de police ni gendarmerie, pas d'hopitaux, pas de marchés, pas d'espèces vertes pour nos enfants. RIEN
j ai perdu mon véhicule en logeant la marne française
je fais 3 km avant d arriver à sediama , avant de prendre la voiture pour aller dans les spheres ministerielles de diamniadio
c est l enfer
ni larché , ni hopital
Demain, les populations viendront se plaindre, oubliant que ce sont elles qui ont remblayé les eaux qui s'y touvaient
impossible d aller travailler, aller à l hopital , etc
nguir yalla des routes surtout autour de la marine française
kounoune la plus grande localité de rufisque
on aime bien sonko, mais la lutte et la sanction par les urnes nous paraissent la plus grande alternative
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