A Kolda, les femmes sont inquiètent. Elles craignent que dans les 10 prochaines années, aucune d’elle ne puisse accéder aux études supérieures notamment à l'université…
Plus de 250 femmes de 13 associations féminines prennent part depuis samedi au forum initié par les présidentes de groupements féminins de la région de Kolda (sud-est), a constaté le correspondant de l'Aps. Lors de cette rencontre, qui a pris fin dimanche, les participantes ont abordé le thème : «Place, rôle et responsabilité des femmes de la région de Kolda dans le développement du Sénégal et particulièrement celui de Kolda».
Les femmes ont saisi l'occasion pour dresser l'état des lieux de la situation de la femme koldoise avant de proposer une ébauche de plan d'actions quinquennal. Sur le plan sanitaire, la femme koldoise serait plus vulnérable, victime des pesanteurs socioculturelles et religieuses qui restent encore très vivaces dans la région, malgré un maillage acceptable d'infrastructures sanitaires et de la sensibilisation contre les maladies comme le sida. Le taux de mortalité maternelle reste également élevé avec 1.200 décès pour 100.000 naissances. Sur le plan de l'éducation, la région des efforts restent à faire pour corriger l'écart entre filles et garçons et lutter contre les abandons et la non-scolarisation des filles, on estime les participantes qui ont déploré le taux élevé d'analphabétisme chez les femmes et leur faible présence dans l'enseignement supérieur. A ce niveau, des inquiétudes ont été exprimées par les femmes qui craignent que dans les 10 prochaines années, «aucune femme koldoise ne puisse accéder aux études supérieures notamment à l'université où les abandons seraient liés aux mauvaises conditions d'études et au manque de logement pour les étudiantes koldoises». Selon Fatou Ndiaye, présidente régionale des associations de femmes, «c'est une des raisons pour nous femmes de Kolda d'inscrire des maintenant en priorité le maintien et l'éducation des femmes adultes dans notre lutte».
Dans le secteur économique, les femmes entendent également apporter une contribution pour sortir la région de son état de «pauvreté» avec 53 pour cent de ménages touchés. Pour y arriver elles comptent mettre en place des mutuelles de santé et de crédits pour les femmes.
Dans le secteur de l'agriculture élevage comme la diversification des produits agricoles, elles envisagent de jouer leur rôle. Pour cela, elles souhaitent des mesures d'accompagnement dans l'installation des unités de transformation de produits locaux. Ainsi avec cette initiative, les femmes de la région entendent dépasser les querelles internes liées à l'appartenance politique. «Nous voulons rompre avec les applaudissements pendant les mobilisations politiques seulement», a souligné Asmaou Kandé, présidente du directoire régional des femmes en élevage, lauréat du grand prix du chef de l ‘Etat pour la promotion de la femme en 2001 et 2002.
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