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L'histoire tragique d'Assane Ka, amputé de la jambe

Auteur: Marie-Thérèse SAGNA

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Diabete

Souffrant du diabète depuis l'âge de 16 ans, Assane Ka a vu sa jambe gauche être amputée il y a quatre mois. Dans ce témoignage, ce jeune homme de 30 ans raconte sa terrible histoire.

Tout a basculé, le jour où il a pris une aiguille pour percer sa plaie. S'il savait que ça lui coûterait sa jambe gauche, sans doute qu'Assane Ka n'allait pas utiliser cet instrument de couture destiné à passer un fil à travers un tissu ou un cuir.

Jeune homme de 30 ans, Assane Ka a la jambe amputée. Teint clair, silhouette longiligne, c'est à l'âge de 16 ans que la vie d'Assane Ka a viré au cauchemar, lorsque le diagnostic d'un diabète a été établi.

Face à une maladie dont un seul membre de sa famille souffre (le petit frère de son père), Assane n'a jamais pensé être un diabétique, encore moins à son âge. "Le jour où les résultats ont annoncé que j'étais diabétique, j'étais surpris. Je ne m'y attendais vraiment pas, à mon âge", ressasse-t-il.

Vivre avec cette maladie chronique pendant une dizaine d'années n'était pas une mince affaire. Mais, pour Assane, pas question de se laisser abattre. Le natif de Mbour poursuivait son rythme de vie. Il travaillait comme tout jeune de son âge. En ce qui concerne le régime alimentaire que doit obligatoirement respecter le diabétique, il n'y accordait aucune importance. Il mangeait tout ce qu'il désirait comme aliment comestible.

Mais il s'est retrouvé avec une lésion à l'orteil : c'est là que son calvaire a commencé. "Je marchais un jour dans la rue et sans faire attention, j'ai cogné une pierre. Je me suis retrouvé avec une petite plaie sur l'orteil", rapporte-t-il. Au début, Assane négligeait la blessure. Il se faisait lui-même les premiers soins. "Je prenais juste de l'alcool médicalisée et du coton, puis je nettoyais la blessure. Mais, plus je sous-estimais la plaie, plus elle enflait petit à petit. Mais ça ne m'empêchais pas de vaquer à mes occupations. J'allais avec ma blessure au travail".

"Lorsque le médecin a vu mon pied infecté jusqu'à la jambe"

Jusqu'à ce que l'irréparable se produise. Ce jour-là, Assane a pris une aiguille pour faire sortir le pus. "Et c'est là que la plaie s'infecta. J'ai décidé alors d'aller à l'hôpital pour me faire soigner. Mais on ne me faisait que de simples pansements". Plus Assane sortait de l'hôpital avec un simple pansement, plus son état de santé s'aggravait. La plaie prenait de l'ampleur. "Il m'est arrivé de retirer un petit os de la plaie", soupire-t-il.

Il devient alors plus faible de jour en jour. Et c'est là qu'il a été évacué à l'hôpital Abass Ndao. Le malade était dans une situation extrême. Une fois à l'hôpital, la nouvelle tombe comme un couperet. "Lorsque le médecin a vu mon pied infecté jusqu'à la jambe, il m'a carrément dit que si on ne m'ampute pas, je risquerai de mourir", lâche-t-il d'un ton triste.

Sous le choc de la nouvelle, Assane n'en croyais pas ses oreilles. Il a du mal à croire c'est que le médecin venait de lui annoncer. "Il me fallait du soutien pour accepter cette épreuve, lance Assane. Ma famille était toujours présente pour me convaincre d'accepter. J'ai donné mon accord au chirurgien qui me prenait en charge. Et j'ai été amputé".

Les pansements, plus durs qu'une amputation

Après avoir été amputé de la jambe gauche, Assane démarre une nouvelle étape de sa vie, la plus difficile, selon lui. Car, non seulement il s'est retrouvé avec un seul pied, ce à quoi il n'avait jamais songé, mais il devait aussi faire face à une série de pansements. Une autre douleur intense.

En fait, selon Dr Talibouya, médecin ayant suivi Assane Ka, le pansement est même plus dur à supporter que l'amputation. Des propos confirmés par la victime.

"Les pansements qu'on me faisait étaient mille fois plus douloureux que la blessure. Cette douleur, je ne peux l'exprimer. C'est hallucinant. Et chaque jour, je devais affronter cette "torture''. Les patients avec qui je partageais la même chambre en savent quelque chose", raconte-t-il.

Après six semaines d'hospitalisation, Assane Ka reçoit l'autorisation de rentrer chez lui, à Mbour.

Aujourd'hui, le jeune homme suit scrupuleusement son traitement et respecte à la lettre son régime. Moins de sucre et moins de gras, c'est cette consigne qu'il a reçue de son médecin.

"Je conseille également à mes camarades..."

En cette semaine de célébration de la Journée du diabète (14 novembre) Assane veut partager son histoire afin de sensibiliser les personnes atteintes du diabète.

Aujourd'hui, le seul conseil qu'il donne aux diabétiques, c'est "d'être courageux et de suivre leur régime" ; le plus important, à ses yeux. "Le diabète est un tueur silencieux. Si un malade trouve que sa santé est dégradante, qu'il aille voir le médecin. Je conseille également à mes camarades de trouver un appareil pour, de temps en temps, vérifier leur taux de sucre".

Auteur: Marie-Thérèse SAGNA
Publié le: Vendredi 15 Novembre 2019

Commentaires (14)

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    il y a 6 ans

    Courage mon frère je suis un diabétique comme toi
    Nous devons être nos propres médecins car le diabète est une maladie incurable on doit l'accepter
    et aussi savoir qu'on ne peut plus vivre comme les autres manger comme les autres
    nous devons être très regardant sur notre alimentation et avoir une bonne hygiène de vie
    ça fait 13 ans que je vis avec à part mes proches si je ne le dis pas personne ne peut être en mesure de le savoir
    je bois du thé sans sucre mon café au lait j'y mets un peu de miel je ne bois plus de boissons sucrées j'ai supprimé aussi les gâteaux les biscuits bref tout ce qui est sucre je consomme des fruits sans exagération

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    anonyme il y a 6 ans

    merci Prévention" pour tes bons conseils régime, je suis très d'accord avec toi

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    Karim$ il y a 6 ans

    Quand je vois des cas comme ça alors que pendant ce temps les gens de l'APR volent des milliards et des milliards,volent notre pétrole, font des trafiques de faux billets etc alors qu'il n'y a pas assez de médecins pas assez d'hôpitaux etc.Je me rends compte qu'il faut que les manifestations deviennent comme une religion dans ce pays.C'esf ça qui a développé le monde ! Sortons tous dans la rue crier notre colère.La vérité on est tous en danger ! Nul n'est à l'abris du danger de la maladie et de la mauvaise prise en charge dans ce pays.

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    merci ships il y a 6 ans

    merci ships

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    Malick il y a 6 ans

    Qu'Allah te facilite courage

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    il y a 6 ans

    Ndeyssane du courage frère dieu est grand j'ai des larmes aux yeux.

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    il y a 6 ans

    De tout coeur avec toi

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    Mooo il y a 6 ans

    Jeune homme courageux ! Qu'Allah l'aide et lui facilite le reste de son existence et lui accorde une longue vie InchAllah.Amiine.

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    il y a 6 ans

    Une suggestion, contacter le Mercy Ships en rade de Dakar pour une prothèse ? Mes meilleurs vœux pour un prompt rétablissement et beaucoup de courage à ce jeune.

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    Ngouda il y a 6 ans

    Nous compatissons grand frère, que le bon Dieu te donne la force de surmonter cette épreuve, j'ai été présent pour témoigner de ce que tu as pu endurer durant ces moments difficiles...

    Merci encore pour cet témoignage qui permettra à tout un chacun de prendre ses précautions et de connaitre les méfaits du diabète qui est une maladie incurable et très difficile à supporter...

    SOIT FORT GRAND...

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    Prévention il y a 6 ans

    Il faut manger beaucoup de feuilles de mboum avec trés peu de tiéré ou autres , c'est un hypoglycémiant naturel, le gingembre aussi. Arrêtez le sucre, diminuer le riz . Manger des fibres , beaucoup de légumes. C'est vrai que c'est pas facile mais on doit adapter sa vie à son diabète. Concernant ce jeune, courage , il vous faudrait équilibrer vos repas et porter une prothèse jusqu'à la jambe. Ainsi , vous allez pouvoir remarcher .Voir une ong qui vous l'offrira si vous n'avez pas les moyens. Vous avez raison , le dépistage intensif est le meilleur moyen de prévenir les complications dont l'amputation. Les nerfs des pieds ne sont plus vascularisés, on ne sent plus ses pieds et les blessures se cicatrisent mal quand on est diabétique. Il faut porter des chaussures fermées pour éviter les blessures. Le maitre mot est le dépistage précoce et la prévention. En Afrique , il y a beaucoup beaucoup de diabétiques. il faut faire de la prévention dés le plus jeune âge. Actuellement , les chercheurs se sont penchés sur l'étude d'un moyen de revasculariser les nerfs des pieds en vue d'éviter l'amputation . En France, au Usa , dans beaucoup de pays , l'amputation reste une des complications que le diabétique vit comme une injustice, le diabéte étant héréditaire.

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    Saana il y a 6 ans

    Du courage à Assane. Le régime alimentaire du Sénégalais conduit directement au Diabète. Trop de féculent, riz et pain blanc (à indice glycémique trop élevé). Les boissons sucrés : il est temps d'indiquer sur les cannettes le danger du sucre et la quantité exacte qui se trouve dans la cannette. Notre fameux attaya qui n'est autre que du sirop de sucre !
    Il faut une bonne campagne de sensibilisation comme ça a été le cas pour le tabac et ses dangers. le Ministère de la Santé doit vraiment mener une bonne campagne sur le tueur silencieux qu'est le diabète...

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    Mass il y a 6 ans

    Merci pour ton témoignage, frère. Courage à toi. Qu'Allah te garde et t'aide à supporter la maladie. Diaadieuff diambaar!

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    il y a 6 ans

    Coupe le sucre mauvais pour la sante les boison sucree aussi.le riz.

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