Pour une meilleure compréhension et une appropriation des assises  de l’éducation et de la formation, le Comité national a entrepris une tournée dans les foyers religieux du pays. La délégation a été reçue par les khalifes généraux des layènes et des mourides. Les chefs religieux veulent un vrai système éducatif sénégalais.

Les membres du Comité national des assises de l’éducation  et de la formation ont entamé une tournée de sensibilisation, d’information et de partage  sur les orientations et les objectifs des assises de l’éducation prévues cette année. Le Comité dirigé par Abdou Salam Sall s’est rendu à Yoff et à Touba, premières localités à avoir accueilli cette instance. A Yoff, la délégation a été reçue par le khalife Mame Abdoulaye Thiaw Laye.

Après les salutations d’usage, Abdou Salam Sall a  fait un exposé sur les objectifs de la visite. Il a  confié au  Khalife que rien  ne sera décidé en amont sans le point de vue des chefs religieux et des autres dignitaires du pays.  « Le pays aura toujours besoin de vous, non seulement pour vos prières  mais également pour vos réflexions et votre accompagnement », a confié le coordonnateur des assises. Cette invite a été bien perçue par le Khalife général des layènes. Mame Abdoulaye Thiaw Laye a donné son engagement à soutenir l’initiative des assisses, dans le souci d’une reconstruction d’une école de qualité, capable de forger des citoyens vertueux et travailleurs. Par la même occasion, il a remis sa participation sous forme de documentation que le comité pourra exploiter. Après  Yoff, la délégation s’est rendue à Touba. Abdou Salam Sall et son équipe ont été accueillis par la Commission chargée de l’éducation et de la culture à Touba, laquelle a été créée par feu Serigne Saliou Mbacké. Elle est composée d’imams et d’enseignants arabophones. Le président de la Commission scientifique, Mafakha  Touré, ex-secrétaire général du ministère de l’Education, a présenté le comité avant de fournir les raisons de leur visite à Touba. Les membres du comité ont informé leurs hôtes qu’ils sont venus recueillir leurs prières et leurs conseils pour une bonne organisation et une réussite de la refondation de l’école sénégalaise. 

En réponse aux sollicitations de la délégation, les représentants du porte-parole du Khalife des mourides  ont apprécié positivement  le choix porté sur la ville sainte de Touba. Toutefois, ils n’ont pas manqué de  relever les difficultés que le système éducatif traverse. L’imam de Touba, Serigne Mamoune Bousso, Serigne Mountakha Diatara, tout comme Serigne Mbacké Abdou Rahman ont salué l’initiative qui consiste à construire un nouveau système éducatif pour le Sénégal. Selon eux, ce système doit être bâti sur les valeurs et cultures nationales. Serigne  Cheikhouna Mbacké a ajouté qu’il « est grand temps que le Sénégal ait une école du Sénégal et non une école au Sénégal. Touba n’est pas hostile à l’école. Seulement, il faut faire une distinction entre l’instruction et l’éducation ».

Une remarque pertinente que l’ancien ministre Yoro Deh, vice-président des Assises, a bien notée. « La religion et la culture sont déterminantes dans l’éducation d’un individu et d’une communauté », a reconnu M. Deh.  Après Touba, cap sur  Keur-Ngana, un village situé dans le département de Thiès. C’est dans ce  bourg que le comité a été  reçu par le Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. Ce dernier, après avoir béni la délégation, l’a mise en rapport avec son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre,  qui, à son tour,  va  remettre au Comité national la contribution de Touba sous forme de document.