La bibliothèque universitaire de l’UCAD a 60 ans. Une conférence de presse a été organisée ce 20 novembre pour marquer le lancement des activités de commémoration. Des activités scientifiques sont prévues en avril et mai pour célébrer le soixantenaire. Le Directeur de la BU François Malick Diouf en a profité pour rappeler le rôle stratégique de cette entité. Selon lui, la Bibliothèque centrale se distingue par sa transversalité, puisqu’elle dessert l’ensemble des facultés, écoles et instituts de l’UCAD.

Cet anniversaire intervient à un moment où les bibliothèques sont confrontées à de profondes mutations liées à l’évolution du numérique et de l’intelligence artificielle. D’où le thème : « Les bibliothèques universitaires face à l’intelligence artificielle » pour illustrer les enjeux contemporains auxquels l’institution doit répondre. « L'intelligence artificielle s'intègre de plus en plus à l'activité de chacun. Elle est présente dans la quasi-totalité des activités humaines, et les bibliothèques universitaires n'y font pas exception », souligne Pr François Malick Diouf.

Aujourd’hui, après 60 ans, la bibliothèque a beaucoup évolué. Elle a pleinement intégré le digital avec des ressources numériques disponibles sur son site. Mais aussi des ressources d’autres plateformes auxquelles l’utilisateur de la BU peut accéder grâce à un partenariat stratégique. La bibliothèque collecte également l’ensemble des thèses, mémoires et autres publications de la communauté.

Cependant, elle fait face à pas mal de défis parmi lesquels la massification. Lors de la pose de la première pierre, l’ambition était de construire l'une des plus grandes bibliothèques du monde, répartie sur 14 niveaux, rappelle Diouf. Mais les moyens financiers l’ont limité à 6 étages à l’époque. De 400 places à sa construction, sa capacité d’accueil est passée à plus de 1 700 places en 2000. Mais 25 ans après, elle est à nouveau rattrapée par l’effectif croissant des étudiants (100 000).

Ce qui fait que dès l’ouverture, la BU affiche le plein entre 9h et 9h 30mn. « Nous ne disposons que de 1 700 places assises. Cela signifie que la bibliothèque n'offre que 1,7 % de la capacité d'accueil, ce qui est extrêmement insuffisant. Selon nos estimations, il nous faut 1 500 places supplémentaires », détaille le directeur. La bibliothèque disposant de réserve, le Directeur invite le chef de l’État à soutenir la deuxième phase d’agrandissement de la bibliothèque. Au-delà du président, le message s’adresse aussi aux mécènes et surtout aux diplômés de l’UCAD (Sénégalais et Africains) qui ont réussi leurs études grâce au savoir disponible à la BU.

L'autre problème auquel la bibliothèque est confrontée est le vieillissement des collections et la cherté des documents. « La science évolue à un rythme considérable, et la documentation qui soutient la recherche doit suivre ou anticiper ces évolutions. Or, les livres sont coûteux. Les ouvrages dont les chercheurs ont le plus besoin sont publiés hors du Sénégal. C'est trop cher », regrette-t-il. La BU peut quand même compter sur le soutien du Recteur qui, en plus du budget annuel de l’institution, a accepté que 1 000 f soit prélevé sur l’inscription de chaque étudiant pour soutenir la bibliothèque.