Les étudiants du Centre de formation en santé de Ziguinchor (CRFS/Z) ont manifesté leur frustration, ce mardi, face à la presse régionale. Ceci pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils sont formés. Et pour alerter les autorités, ils ont décidé de boycotter toutes les activités pédagogiques et de stage depuis hier, pour 72 heures.

Si aucune satisfaction n’est apportée à leurs doléances, ces étudiants comptent prolonger le boycott une semaine durant et tenir une marche, si cela est nécessaire. 

Lansana Sonko, le président des étudiants du CRFS/Z, explique ces mesures par les conditions précaires qu’ils vivent depuis belle lurette dans le cadre de leur formation. Selon ses explications, ce centre ouvert en 2007 avait pour vocation de former des assistants infirmiers. Cependant, depuis quelques années, les sortants suivent des cours d’infirmiers et des sages-femmes d'État, avec les mêmes attributs que des étudiants appelés à devenir des assistants, notamment une bourse fixée à 18 000 F CFA, alors que pour des infirmiers et sages-femmes d’État, elle doit être à 40 000 F CFA. Des bourses qui arrivent en retard chaque année, ce qui entraîne d’énormes difficultés, en plus de l’équipe pédagogique affectée pour la formation qui n’est pas conforme à leur orientation.

" On n'arrive pas à avoir de bons professeurs, c'est-à-dire des enseignements de qualité. On n’arrive pas à avoir des moniteurs, les étudiants se débrouillent pour étudier. Sur le plan social, les étudiants dépensent chaque jour presque 2 000 F pour leur restauration. On a toujours des retards de bourse. On peut rester six mois sans avoir nos bourses. Ceci n'est pas normal !", a pesté le président des étudiants du CRFS de Ziguinchor.

Lansana Sakho a confié que plusieurs démarches ont été entreprises au niveau de l’administration pour comprendre le fonds du problème, la seule réponse qu’ils ont reçue est que " le budget du CRFS de Ziguinchor n'a jamais changé depuis 2007 ".

Madia Diop Sané, coordonnateur national du mouvement Vision Citoyenne, a invité les autorités à revoir les conditions d’études et sociales de ces étudiants en santé et qui paradoxalement n’ont pas une prise en charge sanitaire. 

" Nous avons entendu le Premier ministre informer de la construction de dix autres centres de formation en santé. Alors qu'au même moment, il y a des centres qui sont là. Celui de Ziguinchor vit véritablement dans la misère", a confié Madia Diop Sané. 

Ce dernier invité à traiter ces étudiants avec tous les égards. "La santé est le domaine le plus sensible. Il faut mettre ces étudiants-là à l'abri".