Rentrée scolaire à Matam : Des Défis structurels sur le tableau des urgences
Après trois mois de vacances, le personnel administratif et les enseignants ont repris, lundi dernier, le chemin de l’école, précédant ainsi les apprenants qui ont regagné les classes, ce 8 octobre. Dans la région de Matam, la nouvelle année académique fait face à de nombreux défis d’ordre structurel, liés à un déficit d’enseignants, un manque de tables-bancs et une vétusté des salles de classe.
L’académie de Matam a enregistré 349 départs et seulement 59 arrivées, tout corps confondu, dans le mouvement national des enseignants. Avec des besoins qui s’établissent cette année à 392 enseignants au niveau du préscolaire et de l’élémentaire, après un déficit cumulé de 212 enseignants, 174 départs ont été enregistrés, au niveau de ces secteurs d’enseignement qui n’ont enregistré que 40 arrivées. Sur 66 départs enregistrés dans l’enseignement moyen, pour quatre arrivées, alors que les besoins portent sur 97 professeurs, suite au déficit cumulé de 35 professeurs.
Dans le secondaire, la situation est loin d’être reluisante, car le secteur, qui a connu 96 départs, n’a bénéficié que de 12 remplaçants, pour un déficit cumulé de 20 professeurs pour un besoin de 83 enseignants.
Au niveau de la formation professionnelle, quatre arrivées ont été enregistrées face aux départs de 12 enseignants.
Ces chiffres informent non seulement sur le volume de l’énorme gap à combler et cachent la perte de ressources humaines de qualité, à cause du départ, chaque année, de plus d’une centaine d’enseignants expérimentés.
Au total, l’académie, qui a connu 349 départs suivant tous les ordres d’enseignement confondus, plus un départ noté au niveau du corps de contrôle, n’a bénéficié que de 59 arrivées qui sont loin de combler le déficit cumulé qui est de 572 enseignants (FPT non comptabilisée). « Une situation qui trouverait du mal à être réglée, même si l’académie bénéficie du quota des nouveaux sortants et d’une dotation à la hauteur des départs », souligne un syndicaliste.
Pour permettre aux écoles de démarrer, malgré ce handicap récurrent, l’académie entend développer des stratégies, à travers un management fondé sur le redéploiement et l’ouverture de classes spéciales (double flux, multigrade, trigrade) qui cristallise, jusqu’à présent, la résilience de la région face au lourd déficit du personnel enseignant.
19 419 tables-bancs non utilisables, 162 écoles et établissements à réhabiliter
Au total, il y a 162 écoles et établissements recensés qui nécessitent des travaux de réhabilitation. Les travaux concernent pour l’essentiel des toits envolés, des planchers à reprendre, des murs de clôture ou salles de classe.
Au niveau de l’enseignement élémentaire, qui paie un lourd tribut des dommages subis à cause des intempéries, 105 écoles attendent des travaux pour le bon déroulement des enseignements-apprentissages. Au niveau de l’enseignement moyen général, 21 établissements sont aussi à réhabiliter tout comme l’éducation préscolaire, pour 18 structures et l’enseignement secondaire général pour 18 structures.
En plus de la réhabilitation des abris provisoires, des salles de classe, des latrines, des murs de clôture et des toilettes, la réparation des tables-bancs est une urgence à satisfaire. Une opération de recensement a permis de dénombrer un stock de 19 419 tables-bancs en mauvais état, dans les trois départements de la région, affectant tous les niveaux du système éducatif. Un détail de la situation qui ne fait pas allusion au déficit en tables-bancs pourtant perceptible dans l’élémentaire, où souvent les élèves s’asseyent par quatre sur une table, montre qu’au niveau du cycle élémentaire, 14 605 tables-bancs sont hors d’usage, dans le moyen général, 2 463 unités et 2 312 dans le secondaire général.
Toutefois, l’académie a reçu « une dotation de 3 646 tables-bancs du ministère de l’Éducation », pour y faire face.
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