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Omar Seck: un homme aux convictions de bâtisseur

Auteur: Aps

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L’ancien président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) et ancien président de la Jeanne d’Arc, Omar Seck, décédé vendredi, avait cet esprit du bâtisseur qui a marqué de son empreinte le football national.

M. Seck était intarissable quand il parlait de son équipe, la Jeanne d’Arc et de ses couleurs (bleu-blanc). Il était convaincu que, quand on y entre, on ne sort jamais de ce club omnisports formé par des hommes d’église pendant la période coloniale (en 1921). 

Il y avait du sang bleu-blanc, disait-il, pour évoquer cet amour fusionnel entre les anciens dirigeants ou supporters de la JA au Sénégal et dans les pays limitrophes (Mali, Guinée et en Côte d’Ivoire) et leur équipe. 

Omar Seck rappelait dans ce sens la JA de Ziguinchor qui a formé l’ancien capitaine du Sénégal, Jules Bocandé décédé en avril dernier et qui après son passage à l’entente JA-SEIC de Ziguinchor a poursuivi sa carrière de footballeur au Casa Sports avant d’aller en Belgique et en France. 

Ayant conduit la JA en demi-finale de la Ligue africaine des champions en 2004, Seck caressait le rêve fou de gagner ce trophée avec les ‘’Bleu-Blanc’’ bien avant le TP Mazembé de Moïse Katumbi.

L’ancien président de la Jeanne d’Arc partageait des convictions fortes avec le Gouverneur du Katanga (RD Congo) qui comme Omar Seck dans les années 1990 et au début des années 2000, a réussi à attirer les meilleurs joueurs locaux jusqu’à recruter dans la sous-région.

Seck avait ainsi fait venir à la JA, le Guinéen Momoh Wandel Soumah, le Burkinabé Narcisse Yaméogo, le Malien, Aba Koné et le Gambien Konateh sans compter le recrutement de l’ancien international français, Alain Moizan comme entraîneur de son club. 

Une politique que Katumbi est en train de suivre et de réussir puisqu’après avoir attiré les meilleurs joueurs de la RDC, Mputi et autres Kidiaba, il est allé se renforcer avec des footballeurs zambiens, camerounais pour se hisser sur le toit de l’Afrique en 2010. 

Après l’entraîneur français Diégo Garzito, Moïse Katumbi est allé chercher le Sénégalais Lamine Ndiaye, auteur du titre de 2010.

Omar Seck voulait aussi mettre en place un système de jeu en phase avec le type sahélien, grand et maigre à l’image des Espagnols qui ont leur modèle de joueur avec les Xavi, Iniesta, Villa et Mata.

De ce point de vue, le modèle achevé selon lui est son ancien capitaine, Pape Niokhor Fall qui avec Pape Malick Diop ont été de cette équipe de la Jeanne d’Arc finaliste de la Coupe de la CAF en 1998. 

Le milieu de terrain, généreux dans l’effort, en plus de sa technique, n’hésitait pas à aller au charbon malgré sa frêle silhouette. Niokhor Fall n’a toutefois pas eu la carrière internationale à laquelle son ancien président le prédestinait.

Il y a aussi le cas d’Ibrahima Diakhaby, cet ancien attaquant de la Jeanne d’Arc et de l’équipe nationale du Sénégal dans les années 1990. Diakhaby qui est allé poursuivre sa carrière en France était dans toutes les conversations du président Omar Seck. 

Son projet était de faire revenir cet ancien footballeur, qui est en train de passer ses diplômes d’entraîneur, soit à la JA ou dans les équipes nationales du Sénégal. 

Pour l’ancien président de la FSF, les anciens internationaux n’ont pas besoin de demander leurs places. Ils doivent plutôt mettre la main dans la pâte en passant les diplômes et en s’investissant dans leurs clubs formateurs aussi bien dans le domaine administratif que technique.

C’est sous ce rapport qu’il faut comprendre son affection pour l’ancien ailier de la JA, Joseph Koto qui fut adjoint de bon nombre d’entraîneurs à la Jeanne d’Arc avant de connaître une ascension au plan national en équipe nationale locale puis chez les Lions.

Sur un autre plan, Omar Seck estimait que la ligue professionnelle, qui a démarré en 2009, a été lancée dans la précipitation. Pour lui les dirigeants, sont allés vite en besogne en sautant une étape importante : le semi-professionnalisme. 

Cette étape aurait permis d’évaluer les forces et les faiblesses des uns et des autres avant d’atteindre le professionnalisme proprement dit. 

Sur le plan de la professionnalisation du football, le président de la Jeanne d’Arc avait commencé depuis fort longtemps à payer des salaires, jusqu’à 300.000 francs, dans les années 1990. 

Il se disait très peiné face aux difficultés récurrentes des clubs professionnels sénégalais incapables d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs joueurs.

Pour bâtir une équipe capable de rivaliser en ligue africaine des champions et en coupe de la CAF, il n’avait pas hésité à faire revenir au Sénégal, Pape Malick Diop qui jouait à en Arabie Saoudite et recruter des joueurs et des entraîneurs dans la sous-région. 

A l’époque, la JA était le club à la mode dans la sous-région en réussissant à faire venir les internationaux malien, Aba Koné, burkinabé, Narcisse Yaméogo, le Guinéen Momo Wandel Soumah et le Gambien Konateh. 

Selon Omar Seck, le professionnalisme qui doit être l’aboutissement d’un processus devrait permettre au football sénégalais d’être compétitif au niveau club mais aussi en sélection. 

Dans ce sens, il a rappelé avec fierté que les bons résultats de la Jeanne d’Arc à la fin des années 1990 ont coïncidé avec le retour au premier plan des Lions avec cette qualification à la CAN 2000. 

Absente des CAN 1996 et 1998, l’équipe nationale du Sénégal s’était qualifiée à la CAN 2000 grâce à l’ossature de la JA finaliste de la coupe de la CAF en 1998.

Auteur: Aps
Publié le: Samedi 16 Février 2013

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