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Presse : Ces solutions pour sortir de la crise
Auteur: Yandé DIOP
il y a 3 mois
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Presse : Ces solutions pour sortir de la crise
La crise de l'information au Sénégal est profonde, mais les solutions sont sur la table et la volonté politique et professionnelle devrait être traduite en actions concrètes pour restaurer la confiance du public, garantir la dignité des métiers de l'information et faire des médias un levier de développement démocratique et social. Du moins selon les conclusions des concertations autour du secteur organisées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique avec les différents acteurs. En effet, dans le rapport présenté sous forme de synthèse pendant la cérémonie de clôture ce vendredi, des recommandations ont été faites après les constats.Il s’agit des réformes législatives avec une mise à jour du Code de la presse, nouvelles lois sur la publicité, création d’une autorité unique de régulation intégrant les enjeux numériques et d’intelligence artificielle, du soutien économique avec conventions publicitaires équitables, régime fiscal dérogatoire, subventions ciblées, diversification des revenus mais aussi de la professionnalisation qui implique, la formation continue, la carte de presse, le renforcement des compétences numériques. A ces recommandations s’ajoutent, la protection sociale avec couverture santé élargie, statut pour les créateurs de contenus, dispositif spécifique pour les femmes journalistes, l’éducation aux médias, intégration dans les programmes scolaires, campagnes de sensibilisation, renforcement de la littératie numérique mais aussi la télédiffusion avec réforme de la TDS pour étendre la couverture, réduire les coûts et promouvoir les contenus nationaux. Pour assurer le suivi de ces mesures, les participants ont proposé la création d’un comité indépendant de pilotage et d’évaluation. Ce mécanisme permettra d’assurer la continuité des efforts engagés et de rendre compte régulièrement des avancées.« Un secteur à bout de souffle »Il faut noter que ces recommandations ont été faites suite à des constats dans un secteur à bout de souffle. En effet, « Le modèle économique des entreprises de presse est au bord de l'effondrement. Salaires impayés, fermetures de rédactions, faillites : la presse privée est fragilisée. Les créances impayées de l’État et l’insuffisance du fonds d’appui aggravent la situation. À cela s’ajoute une fiscalité peu adaptée et l'absence de conventions stables entre l’État et les médias » notent les rapporteurs. Qui parlent aussi d’une éthique en recul et d’une régulation quasi absente. « L’éthique journalistique se délite, minée par la course au clic, le besoin de rentabilité rapide, et la multiplication de contenus produits par des acteurs non formés ni régulés. Le Code de la presse, obsolète, ne répond plus aux enjeux actuels. Les plateformes numériques et influenceurs échappent à tout encadrement, laissant proliférer désinformation, contenus toxiques et atteintes à la dignité humaine ». A ces maux s’ajoutent, « des professionnels précaires et non protégés ». « La protection sociale est quasi inexistante. Beaucoup de journalistes travaillent sans contrat ni couverture maladie. Les radios communautaires fonctionnent dans l’informel, et les créateurs de contenus sont exposés au cyberharcèlement. Les femmes journalistes font face à des discriminations persistantes, notamment en lien avec la maternité » notent les rapporteurs. Avant de souligner « Un déficit criant d’éducation aux médias ». « Le pays ne dispose pas de politique nationale structurée en matière d’éducation aux médias. Les jeunes comme les aînés sont vulnérables aux fake news, arnaques en ligne et autres dangers du numérique, dans un environnement où les outils de régulation du cyberespace sont quasi inexistants ».
Auteur: Yandé DIOP
Publié le: Samedi 21 Juin 2025
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