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Pollution, santé, écosystèmes : Les défis environnementaux au cœur du débat sur le budget 2026 de la pêche

Auteur: Yandé Diop

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Pollution, santé, écosystèmes : Les défis environnementaux au cœur du débat sur le budget 2026 de la pêche

Alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter le budget, une partie des débats a été consacrée aux risques environnementaux et sanitaires pesant sur les communautés côtières pendant l’examen en commission du budget 2026 du ministère des Pêches. Ledit budget est en train d’être examiné en plénière ce mercredi 10 décembre 2025.

Avec un budget total de 32,89 milliards F CFA en autorisations d’engagement (AE) et 32,55 milliards F CFA en crédits de paiement (CP), le plan 2026 du ministère s’articule autour de quatre programmes : pilotage, pêche et aquaculture, infrastructures portuaires et soutien aux industries halieutiques.

Mais pour plusieurs députés et représentants de la société civile, ce budget ne saurait être dissocié des enjeux d'environnement, de santé publique et de durabilité.

Pollution des milieux marins et raréfaction des ressources

Selon un rapport publié en 2025, le Sénégal fait face à une raréfaction alarmante de ses ressources halieutiques, en grande partie liée à la dégradation des écosystèmes marins, aux pratiques de pêche destructrices, à la pollution (plastiques, eaux usées) ainsi qu’à l’érosion côtière aggravée par le changement climatique. S’y ajoute que la destruction des mangroves havre de reproduction pour de nombreuses espèces compromet gravement la régénération naturelle des stocks halieutiques.

Un autre facteur d’alerte : des zones de pêche traditionnelles, comme la localité de Yoff, subissent désormais une forte pollution marine. Depuis plusieurs années, les populations dénoncent l’invasion des ordures et la dégradation de l’environnement marin, ce qui provoque une migration des poissons vers d’autres zones, obligeant les pêcheurs à parcourir des distances beaucoup plus longues pour accéder à la ressource.

Par ailleurs, le ministère a déclaré prioritaire la lutte contre la pollution marine ainsi que le renforcement de la surveillance et de la gouvernance du secteur de la pêche. Parmi les engagements, le développement d’un programme de nettoyage des fonds marins : 20 t de déchets ont déjà été extraites entre 2023 et 2024, avec un objectif de 50 t pour 2026.

Il y a aussi le gel temporaire par un arrêté ministériel, de l’installation de nouvelles unités de farine de poisson, le temps d’une évaluation environnementale approfondie, une révision du cadre juridique et des pratiques d’octroi de licences pour garantir la durabilité des pêcheries et éviter les surpêches destructrices, et une volonté affirmée d’encourager l’aquaculture et les pêcheries artisanales locales, perçues comme une alternative plus durable que l’exploitation intensive industrielle (notamment des petits pélagiques).

Ces mesures s’inscrivent dans la logique d’un budget 2026 dont les priorités, selon le ministère visent non seulement à moderniser la pêche et les infrastructures portuaires, mais aussi à préserver l’environnement marin, à protéger les populations côtières, et à garantir la sécurité alimentaire.

Auteur: Yandé Diop
Publié le: Mercredi 10 Décembre 2025

Commentaires (1)

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    dff il y a 7 heures

    l'image illustrative n'est pas du Sénégal.

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