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Chambre criminelle de Dakar : Liberté provisoire pour le maitre coranique accusé de pédophilie, après 3 ans de prison

Auteur: Doudou DIOP

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Khadim Ndong (29 ans), maître coranique demeurant à Bargny, en prison depuis le 10 janvier 2022, a été jugé ce mardi, à la Chambre criminelle de Dakar pour pédophilie. Accusé par son élève M. F. M, âgée de 6 ans au moment des faits, il a bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Le procureur de la République, qui estime qu'il n’a pas suffisamment de preuves, a requis l'acquittement pur et simple. L’affaire est mise en délibéré au 1er juillet prochain.
Selon l’accusation, le 4 janvier 2022, Mamadou Lamine Marone avait porté plainte au poste de police de Bargny pour des faits d'attouchements commis sur sa fille M. F. âgée de 6 ans. Au cours de son audition, il a indiqué que sa fille était interne au sein d'une école franco-arabe sise à Bargny depuis 2019. Cependant, son épouse qui l’avait rendu visite avait remarqué qu’elle boitait.
Interrogée, la fille avait révélé à sa mère avoir été  victime d'attouchements sexuels de la part de son instituteur. Pour avoir le cœur net, les parents ont conduit la fille à l’hôpital. Après consultation, le rapport médical a conclu à une suspicion d'attouchements sexuels.
Auditionnée en présence de sa mère, M. F. née le 5 août 2015, déclare que son maître avait l'habitude de la retenir dans la salle de classe, prétextant qu'il allait lui dispenser des cours supplémentaires. Mais il en profitait pour abuser d'elle en frottant son sexe avec ses doigts. M. F. a indiqué que le sieur Ndong a abusé d’elle à trois reprises. La plaignante a dit qu’elle éprouvait après chaque acte des douleurs sur ses parties intimes lorsqu'elle marchait. Un certificat médical établi sur réquisition par les enquêteurs fait état de la présence d'ecchymoses au niveau de la fourchette vulvaire et d'un hymen intact.
Dans leurs investigations, les enquêteurs ont procédé à l’audition d'El Hadj Maleye Tall, directeur de l’institut et de Maty Thiombane, membres du personnel. Le premier nommé a soutenu qu'après visionnage des images de la vidéosurveillance, il n'avait pas été enregistré les attouchements commis par l’accusé sur la personne de M. F. Tandis que la seconde déclare que les jeunes filles partaient ensemble en classe et revenaient aussi ensemble.  Elle a soutenu aussi ne pas s'être souvenue d'une absence de M. F. après les cours ni remarquer un changement sur sa façon de marcher.
Interpelé, Khadim Ndong a contesté les faits en indiquant ne s'être jamais retrouvé seul dans une salle de classe avec la fille M. F. Ce qui ressortait d'ailleurs, selon lui, des images de la vidéosurveillance installée au niveau des classes. 
Malgré tout, il a été inculpé par le juge du 8e cabinet près le tribunal de Dakar. Auditionné dans le fond, l'accusé a réfuté les faits à lui reprochés en réitérant ses dépositions faites à l’enquête préliminaire.
Lors de son interrogatoire, la partie civile a confirmé ses déclarations en réaffirmant que l'inculpé avait l'habitude de la retenir dans la classe à la descente pour ensuite l'installer sur une chaise avant d’introduire ses mains dans ses parties intimes. La fille a aussi ajouté que Khadim Ndong introduisait ses doigts dans sa bouche en lui demandant de les sucer.
À la barre, la fille M. F dit avoir oublié le nom de l’accusé. Mais elle a déclaré qu’il est son maître coranique. À côté de son père civilement responsable, elle a déclaré que l'accusé lui a touché à plusieurs reprises ses parties intimes.
Mais ce dernier a contesté les faits. « Je n’ai jamais retenu un enfant dans la classe. D’ailleurs, les vidéos des caméras de surveillance m’ont blanchi », a déclaré Khadim Ndong.
Le directeur de l’internat, El H. Malèye Tall, entendu à titre de témoin a déposé en faveur de son employé. Dans ses explications, il a déclaré que son institut islamique dispose de caméras de surveillance. Lorsque l’affaire a éclaté, témoigne-t-il, j'ai requis les services d’un technicien qui a révisé les images depuis que Khadim Ndong a commencé à dispenser des cours à l’institut. Mais on ne l’a jamais vu seul avec un enfant dans la salle de classe. D’ailleurs c’est interdit par le règlement intérieur de l’internat. Ce qu'a confirmé Maty Thiombane.
Seulement, leur témoignage a été contredit par le père de la fille qui n’a pas réclamé de dommages et intérêts. Par contre, il a précisé qu’il avait l’habitude de rendre visite à sa fille. Mais au moment de l’incident, il y avait qu’une caméra dans le hall. Par la suite, d’autres caméras ont été installées dans les salles de classe. Entendus, le directeur et la dame Thiombane ont maintenu leurs propos.
Dans ses observations, le procureur a déclaré qu’il n’a pas assez de preuves pour asseoir la culpabilité de l’accusé. Le représentant du ministère public a requis l’acquittement.
Maîtres Abdy Nar Ndiaye, Mamadou Guèye et Ndiogou Ndiaye de la défense ont plaidé l’acquittement pur et simple, car le dossier est vide et qu’il  n'y a rien qui prouve la culpabilité de leur client. Les robes noires ont sollicité sa mise en liberté provisoire que la chambre a ordonnée.
Auteur: Doudou DIOP

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