Une relation de 17 ans brisée : Cheikh Amar et son ancien collaborateur Ousmane Seck devant le tribunal
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a été, ce mercredi, le théâtre d’un procès aux allures de règlement de comptes entre l’homme d’affaires Cheikh Amar et son ancien homme de confiance, Ousmane Seck alias « Bouba ». Ce dernier est poursuivi pour escroquerie portant sur 37 millions F CFA et injures non publiques.
Au service de Cheikh Amar depuis dix-sept ans, Bouba s’est présenté comme « chauffeur, conseiller et garde du corps » de l’homme d’affaires. Il affirme avoir également servi d’intermédiaire financier, distribuant d’importantes sommes à des personnalités religieuses et politiques.
L’histoire est née autour d’un 4x4 Toyota acheté à Dubaï. Bouba soutient que le véhicule lui avait été offert, rappelant qu’il avait déjà reçu trois voitures en 2009. « Cheikh a même ajouté 3 millions au prix des 13 millions. J’ai conduit la voiture pendant sept mois avant qu’il ne veuille la récupérer. Mais elle m’appartenait », a-t-il déclaré, rejetant toute fraude.
Il a, par ailleurs, reconnu être l’auteur d’audio diffusés sur les réseaux sociaux où il traitait son ex-employeur de « voleur ». Pour se défendre, il a invoqué des propos attribués à l’ancien président Abdoulaye Wade. Mais le juge l’a recadré : « Ce que Wade aurait dit n’engage que lui. »
Bouba a aussi mis en cause l’épouse de Cheikh Amar, Adama Sylla, qu’il accuse d’avoir convaincu l’homme d’affaires de verser une caution de trois milliards contre une promesse de 270 milliards, avant de l’épouser « en cachette ». « Elle a fini par le ruiner », a-t-il lancé.
Pour la partie civile, représentée par Maitre Bachir Lo, il s’agit du « procès de l’ingratitude ». L’avocat rappelle que son client a offert quatre véhicules à Bouba, avant de dénoncer des « rumeurs infondées ». Il réclame 37 millions F CFA de dommages et intérêts.
Dans son réquisitoire, le parquet a demandé la requalification du délit d’escroquerie en abus de confiance, estimant que Bouba avait acquis le véhicule grâce à son patron avant de l’immatriculer frauduleusement. Le ministère public a requis six mois de prison ferme pour injures publiques.
La défense, composée de Maitres Abdoulaye Tall, Aboubacry Barro et El Hadji Diouf, a plaidé la relaxe, estimant que « les faits ne sont pas établis » et que le dossier « malmène l’article 457 du Code de procédure pénale ». Elle a, en outre, rappelé que les injures publiques sont sanctionnées d’une amende et non d’une peine d’emprisonnement.
L’affaire a été mise en délibéré au 24 septembre 2025.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion