Fatimé Toumle n’est pas la seule femme veuve à pleurer la mort de son mari. Zénaba Basou Ngolo est également une autre Tchadienne dont son mari a été tué par les hommes de Hissein Habré. ou du moins, d’après les termes de son accusation.
Journaliste de formation, Salleh Ngaba aura beau se cacher, mais en vain. Les agents de la Direction de la Documentation et de la Sécurité ont fini par mettre la main sur lui, son appartenance à l’ethnie Hajaraï en est pour quelque chose. Du moins pour son épouse, «il est allé se refugier à Mongo, en se déguisant comme un paysan pour pouvoir sauver sa peau».
Mais c’était peine perdue, car il sera vite arrêté et amené dans une prison que sa famille ne saura jamais. Laquelle apprendra plus tard l’arrestation du journaliste à la radio, «c’est à la radio Tchadienne que j’ai appris l’arrestation de mon mari. C’est Hissein Habré qui ordonne les arrestations», a expliqué la veuve devant la barre des Chambres africaines extraordinaires.
Il apprendra, par la même occasion, que sur les archives de la DDS, il est mentionné que son époux est décédé, entre autres, à cause des mauvaises conditions de détention. Pourtant, souligne la veuve, son mari savait bel et bien qu’il n’allait pas s’en sortir une fois qu’il allait être arrêté.
Le journaliste aurait, en effet, dû jamais revenir dans son pays natal, mais ajoute Zénaba, «il a pris la courageuse décision de revenir au Tchad, pour engager une bataille contre la dictature». Une chose est sûre pour la dame : le fait que mon mari ait voulu combattre la dictature ne fait pas de lui une rebelle ou autre chose car de son vivant, il n’a jamais touché une arme.
Un autre témoin raconte : «j’ai parcouru entre 3 et 4 km, en rampant pour échapper à la mort»
A la suite de la veuve Zénaba Bassou Ngolo, a comparu le nommé Service Birahim, un ancien militaire qui s’est également vu arrêter. Motif, explique t-il, il lui était reproché de former un groupe de jeunes dans le but de rejoindre le maquis. Arrêté, torturé avec plusieurs autres codétenus, il a bien souffert en prison.
La mort, il lui a échappé belle, puisque des prisonniers, confie t-il, ont été fusillés devant ses yeux. Des moments qui n’ont pas permis aux hommes désignés à le torturer d’obtenir la moindre information de sa bouche. Comment il a fait pour s’en sortir, impossible de le décrire. La seule chose qu’il sait est qu’il a rampé 3Km, voire 4 Km pour échapper à l’ange de la mort.
Ndèye Awa BEYE
Auteur: Actusen
Publié le: Mardi 06 Octobre 2015
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