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Faux mariages: la tête du réseau évite la prison

Auteur: Michael Nguyen - journaldequebec

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Amadou Niang écope de 42 000 $ d’amende et est assigné à résidence.

La tête dirigeante d’un réseau qui organisait des faux mariages s’en est tiré à bon compte. Non seulement il a évité la prison, mais il pourra aussi continuer ses voyages pour affaires au Sénégal.

La Couronne fédérale espérait qu’Amadou Niang, 57 ans, soit condamné à la prison pour les 40 chefs d’accusation auxquels il avait plaidé coupable.

C’est qu’entre 2007 et 2009, il avait organisé une vingtaine de mariages de complaisance pour aider des ressortissants, pour la plupart d’Afrique du Nord, à s’installer au pays. Niang s’était aussi faussement présenté comme conseiller en immigration, un geste illégal en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés.

Niang risquait jusqu’à 100?000?$ d’amende et cinq années de prison, mais le juge Jean-Pierre Boyer a estimé que l’accusé ne méritait pas la prison.

«Le rapport présentenciel indique que l’accusé paraît peu conscientisé, qu’il a agi pour l’appât du gain et n’écarte pas la récidive, mais j’estime que le risque peut être assumé dans la collectivité», a tranché le magistrat hier au palais de justice de Montréal.

Niang a donc été condamné à 42?000?$ d’amende ainsi qu’à une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité. La première année, il sera assigné à résidence et il devra respecter un couvre-feu la seconde année.

Il pourra toutefois continuer à voyager au Sénégal, où il affirme faire de la promotion de compagnies.

Me Ninette Singoye de la Couronne réclamait trois années de pénitencier tandis que Me Pierre Joyal de la défense avait plaidé pour un sursis.

Sous un bon jour

Lors des représentations sur la peine, Niang s’était présenté sous un bon jour, clamant qu’en agissant illégalement, il n’avait fait qu’aider les ressortissants étrangers à réduire les délais pour les immigrants.

C’est que selon la preuve, les faux mariés étaient pour la plupart déjà au Canada, mais leur visa arrivait à échéance. Niang a également assuré au juge que «beaucoup d’argent» reçu a été donné à Immigration Canada.

Malgré tout, les agissements de ce Sénégalais d’origine a porté atteinte à l’intégrité du système d’immigration, a mentionné le juge.

Rappelons que dans cette affaire, la Gendarmerie Royale du Canada et l’Agence des services frontaliers avaient dû enquêter sur pas moins de 630 individus, pour 315 faux mariages allégués.

De l’absolution au sursis

Environ 40 personnes avaient finalement été arrêtées, lors de l’opération baptisée Conjugal. Les sentences variaient de l’absolution conditionnelle au sursis.

Hier, une femme devait également recevoir sa sentence. Maimouna Barry, 28 ans, avait agi à titre de fausse mariée en plus d’être témoin pour deux autres mariages caducs. Sa cause a toutefois été reportée, car elle doit prouver à la cour qu’elle est en processus d’embauche à Air Transat. La lettre pourrait influencer la sentence du juge.

Dans ce dossier, la Couronne demande six mois de sursis tandis que pour la défense, il ne s’agit pas d’un cas qui mérite l’emprisonnement.

Mme Barry encourt aussi des accusations de vol, menaces et voies de fait au palais de justice de Longueuil, pour des événements qui seraient survenus en 2011 et 2013.

Auteur: Michael Nguyen - journaldequebec
Publié le: Samedi 18 Janvier 2014

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