Dérogation, remboursement ou blocage des crédits…: Les autorités sénégalaises à l'écoute de la décision "cruciale" du Fmi
Ce vendredi est un jour important pour les autorités sénégalaises. En effet, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) va se pencher sur le cas du pays, secoué par une affaire de dette dite cachée. Le Sénégal va-t-il s’en sortir indemne ? En tout cas, plusieurs pays, qui furent englués dans ce genre de situation, y ont laissé des plumes.
Le Fmi demande au Tadjikistan de rembourser
En 2002, le Conseil d’administration a été ferme avec le Tadjikistan. Le pays avait bénéficié, en 2000, de 31.6 millions de dollars au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté. Mais, les informations sur les arriérés extérieurs du pays dont disposait le Fmi au moment de l'approbation des décaissements étaient erronées.
Les autorités du pays ne l'ont pas informé des arriérés accumulés au titre de deux garanties gouvernementales.
La décision du Fmi avait, alors, été sans appel. «Le Conseil d'administration a demandé au Tadjikistan de rembourser par anticipation les décaissements non conformes, majorés des intérêts», avait alors déclaré l’institution financière dans son communiqué du 13 février 2002, toujours disponible sur sa page Web.
La Mozambique sevrée de crédits durant 6 ans
Puis, dans les années 2013, la Mozambique a, elle aussi, été secouée par une grave affaire «de dette cachée», suite à des emprunts extérieurs non divulgués, contractés entre 2012 et 2015. Le montant : environ 1,37 milliard de dollars selon le FMI. Après l’exhumation du scandale, le Fmi avait privé le pays, à partir de 2016, de décaissements véritables durant six longues années (hormis les prêts d’urgence, notamment pour la Covid).
Sevré de financements internationaux sérieux, le pays a sombré dans une grave crise et sa monnaie s’est effondrée. Des poursuites ont été lancées contre plusieurs personnes impliquées dans l’affaire de la dette dite «cachée». Onze d’entre elles ont été condamnées, dont Ndambi Guebuza, fils de l’ex-président Armando Guebuza.
Et ce n'est que le 9 mai 2022 que le Fmi annoncera une Facilité élargie de Crédit (Fec) de 340,8 millions de Droits de tirage spéciaux (environ 456 millions de dollars) en faveur de la République du Mozambique. Aujourd’hui, le gouvernement a accumulé toujours des arriérés extérieurs envers plusieurs créanciers selon Fitch qui place la dette du pays à 91% du Pib.
Le Malawi bénéficie de dérogations
Le Malawi aussi a été épinglé en 2021 pour avoir falsifié les données de ses réserves internationales afin d’obtenir un prêt. Le Conseil d'administration du Fmi, après avoir passé au crible l’affaire, lui a «accordé des dérogations». Mais, Joseph Mwanamveka et Dalitso Kabambe, respectivement ministre des Finances et gouverneur de la Banque centrale du Malawi, furent arrêtés.
«Ils ont orchestré la falsification, dans le but de faire croire au Fmi que le gouvernement du Malawi remplissait les conditions liées à la Facilité élargie de crédit. Suite à cette manœuvre, le FMI a suspendu ladite Facilité élargie de crédit», disait la Police le 8 décembre, dans un communiqué de presse parcouru aujourd’hui disponible sur son site web.
Les mesures correctrices vont-elles sauver le Sénégal ?
Aujourd’hui, comme il avait statué sur les cas du Malawi, du Tadjikistan ou de la Mozambique, le Conseil d’administration du Fmi va se prononcer sur celui du Sénégal. Des mesures correctives avaient été édictées lors de la dernière mission du Fmi au Sénégal et prises en charge par les autorités du pays. Une mission technique du Fmi avait même été accueillie à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor le 15 septembre dernier.
«La mission a discuté avec les autorités des mesures à prendre pour remédier à ce problème. Ce point était important avant l'examen par notre Conseil d'administration», disait, en août dernier, le responsable de la communication du Fmi, Julie Kozack. Aujourd’hui que toutes ces étapes sont bouclées, les autorités sénégalaises sont suspendues à la décision finale du Conseil d’administration qui pourrait aider ou compliquer la tâche aux autorités actuelles du Sénégal.
Commentaires (16)
La FMI ont les entend qu'en Afrique !
Aidez-nous svp wakh ba falou liguéy mossi wara topou mais pas Ay touma wala Ay soss
Wa Salam
L'apport du FMI.dans le cadrage macro économique n est pas determinant. Le Senegal compte plussurses ressources endogènes.
Certes leur décision de traîner les pieds peut influer sur la capacité d 'enprunt et lecoût de la dette, mais ce n est pas un frein pour la poursuite du PRES.
il faut que ça soit clair.
Comprenez cela. Le Senegal ira de l'avant avec ou sans le FMI
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