Pour financer ses futurs projets et éviter de recourir aux emprunts face à une dette déjà très élevée, le nouveau gouvernement pense avoir trouvé une parade. Sur la Loi de finances votée ces derniers jours par l'Assemblée nationale, les nouvelles autorités prévoient de lever des fonds directement issus de la Diaspora pour financer ses projets.
80% du PIB, c'est le pourcentage de la dette du Sénégal. Dans un marché international intransigeant, où les taux d'intérêts des emprunts atteignent plus de 7%, les nouvelles autorités sénégalaises ont pensé à une nouvelle méthode de lever des fonds pour financer leurs projets. Naturellement, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et leur gouvernement se sont tournés vers la Diaspora sénégalaise, principale locomotive du développement économique du Sénégal. En 2023, les fonds venus de la Diaspora s’élevaient à 1 600 milliards de francs CFA, près du double des aides publiques au développement apportées par les institutions internationales et les bailleurs de fonds bilatéraux.
Désormais, avec les Diaspora-bonds, le gouvernement souhaite mobiliser des fonds venus de la diaspora pour financer ses projets. « Avec le recours aux diaspora bonds, l’idée est de flécher une partie de ces envois, aujourd’hui essentiellement utilisés pour la consommation de base ou des projets immobiliers individuels, vers des investissements productifs (...) Les diaspora bonds sont aussi un pas vers la souveraineté économique, avec des financements propres et non venus de l’extérieur », explique au journal Le Monde, Babacar Sané Ba, ancien banquier d’affaires, aujourd’hui ambassadeur et directeur des partenariats et de la promotion économique et culturelle au ministère sénégalais de l’intégration africaine et des affaires étrangères.
Les Sénégalais de l'extérieur désireux de participer à des projets souscriront, suivront les projets et mobiliseront des ressources financières pour leur réussite.
Le Monde rappelle que de telles initiatives n'en sont pas à leurs premières. En 2019, la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS) avait levé des fonds via la Diaspora sénégalaise pour financer des projets immobiliers privés à Diamniadio et près du lac Rose. Le montant attendu était de 20 milliards FCFA, mais la BHS avait réussi à recueillir des souscriptions à hauteur de 22,8 milliards FCFA auprès de Sénégalais basés dans 26 pays.
Auteur: Mouhamed CAMARA
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