Des actifs en augmentation à deux chiffres, un résultat net qui double et un siège flambant neuf. La banque panafricaine, implantée dans 35 pays du continent, a fière allure au terme d’un exercice 2010 finalement bien négocié. Est-elle pour autant immunisée contre la crise ?
La plus panafricaine des banques africaines a bien négocié son virage 2010, suite à sa réorganisation en trois pôles (banque de proximité, banque de grande clientèle et banque d’investissements). Avec un résultat net qui a quasiment doublé (132 millions de dollars) et un total bilan en augmentation de 16%, dépassant les 10 milliards de dollars, la banque dirigée par Arnold Ekpe a consolidé son modèle d’institution panafricaine au service du secteur privé africain. La banque compte un réseau de 755 agences réparties dans 35 pays dont 32 en Afrique.
Meilleurs standards de gestion
La plupart des indicateurs comme l’encours des dépôts, en augmentation de 22%, reflètent cette tendance à la reprise, même si le produit net bancaire (PNB) qui a atteint 900 millions de dollars n’aura progressé que de 3%. La faute à la stagnation des ressources générées par la marge sur intérêt. Sur ce point, ETI épouse la tendance très actuelle, favorable aux produits issus des commissions bancaires. Aussi, cette forte augmentation du résultat net ne peut découler que d’un retour aux meilleurs standards de gestion.
En augmentation de 33%, le dividende distribué est de 0,4 cent de dollar américain par action. Les 180 000 actionnaires se partageront 39,7 millions de dollars.
Le groupe s’est attaqué aux charges d’exploitation, ce qui lui permet pour la première fois d’afficher un coefficient d’exploitation en deçà du taux de 70%, pulvérisé en 2009 sous la poussée d’une impressionnante expansion géographique. A titre de comparaison, la plupart des banques maghrébines (à la notable exception de la BMCE Bank) ont des taux variant de 38 à 45%. Ce retour vers l’orthodoxie est aidé par une baisse des charges de l’ordre de 1% consécutive à une réduction d’effectifs (1000 personnes). En fait, la cure d’amaigrissement imposée à l’agence du Nigeria (celle-ci enregistre des bénéfices) et l’arrêt d’ouverture de nouvelles agences ont contribué à cette maîtrise des charges.
Sur d’autres chapitres, le groupe a souffert de la dépréciation des 18 monnaies africaines auxquelles il est exposé par rapport au billet vert américain. A cause de ces pertes de change, le groupe n’a réalisé qu’un résultat net avant impôt de 169 millions de dollars au lieu de 177 millions de dollars. De quoi certainement améliorer les capitaux propres. En 2010, le groupe a investi 92 millions de dollars dans le renforcement des filiales.
Dividendes
Si l’analyse du bilan permet de mesurer les performances de l’institution panafricaine, le marché, lui, ne s’intéresse qu’à un indicateur : le dividende servi. En augmentation de 33%, le dividende distribué est de 0,4 cent de dollar américain par action. Les 180 000 actionnaires se partageront 39,7 millions de dollars. En définitive, le groupe s’est renforcé en 2010. L’investissement de 30 millions de dollars dans le siège de Lomé (immeuble de sept étages, 5000 mètres carrés de bureaux, deux annexes) exprime les ambitions d’un groupe qui veut acquérir « une envergure mondiale », comme l’a rappelé si bien Arnold Ekpé dans son adresse aux actionnaires. Le groupe qui vient d’ouvrir une représentation à Londres pour la banque de gros compte ouvrir ensuite des bureaux à New York et à Pékin.
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