Calendar icon
Wednesday 03 December, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Ics: Comment le mastodonte de l’industrie national a été sauvé

Auteur: Youssouf SANE

image

Noyées dans une crise aiguë depuis plusieurs années, les Industries chimiques du Sénégal commencent à sortir la tête de l’Eau. En effet, depuis l’arrivée du repreneur Indorama, en 2014, ce mastodonte du tissu industriel sénégalais a repris un nouveau souffle. Mais, avant, la situation des Ics était catastrophique. Et le chef de l’Etat ne s’en est pas caché. Macky : «Les Ics étaient entre la vie et la mort» «Quand je suis arrivé au pouvoir en 2012, les Ics étaient entre la vie et la mort. Etendard de notre industrie, elles étaient plongées à l’époque dans une crise  sans précédent. En 2012, la situation de la société était fortement compromise, avec notamment des postes  absorbant la quasi-totalité du capital. Une baisse drastique de l’activité, des impayés vis-à-vis des nombreux prestataires financières locaux et banques,  des encours de crédit en souffrance, le salaire des travailleurs honoré avec beaucoup de retard, bref une quasi cessation de paiement  dont l’ampleur, laissaient craindre une crise  systémique notamment sur les Pme, le système bancaire sans oublier  les pertes d’emploi directs et indirects. Voilà, le tableau de 2012», a décrit le chef de l’Etat Macky Sall, ce vendredi, lors de l’inauguration de la centrale électrique des Ics. 

Conscient que la société pouvait encore contribuer à booster la croissance de notre pays, à générer des emplois et maintenir l’équilibre macroéconomique du Sénégal, le chef de l’Etat a estimé que les Ics étaient  trop importantes pour « tomber ». «J’ai donc immédiatement instruit le gouvernement  de me soumettre dans les meilleurs délais un plan de sortie de crise apte à garantir la continuité de l’exploitation sur des bases viables. Les consultations ont abouti à l’identification d’un repreneur nouveau, Indorama, à travers la signature d’un protocole le 20 aout 2014. Ce processus a abouti à l’adoption d’un plan portant  sur la réhabilitation globale des infrastructures des installations techniques y compris Senchim sur la réalisation de nouveaux investissements et sur la relance de la mine. Dans le même sillage, les termes de cet accord ont été déclinés  dans un plan d’affaires  suivi par  un comité regroupant l’Etat  et le repreneur Indorama. Ces  efforts conjugués ont permis  le redressement de la société », se réjouit le chef de l’Etat. «Il n'y a plus de dette au niveau des Ics» Aujourd’hui, alors que l’entreprise respire une bien meilleure santé, le repreneur, qui a déjà investi 250 millions de dollars dans les Ics, exhibe fièrement les statistiques des Ics: «Les salaires étaient payés parfois tardivement. Aujourd'hui, le paiement des salaires s'effectue au plus tard le 28 du mois, de façon à mettre l'entreprise en sécurité et à créer les conditions d'un fonctionnement serein. Les échéances impayées des banques locales, des bailleurs de fond internationaux ont été honorées. Sur la base de ce climat de confiance, les partenaires financiers des Ics ont tous accepté de rééchelonner, le 25 octobre dernier, la dette de l'entreprise dont une partie a d'ailleurs été rachetée par Idorama. Les soldes dues aux fournisseurs locaux ont été soldées. Donc, il n'y a plus de dette au niveau des Ics», s’est félicité M. Lohia, président d’Indorama. La production repart en fanfare A l’en croire, les productions de a société commencent même à gripper. «Je rappelle qu'en fin 2014, les Ics ont produit 74 800 tonnes de phosphate, 198 000 tonnes d'acide phosphorique et 830 000 tonnes d'engrais. En fin 2015, les productions ont fortement augmenté, s'établissant pour le phosphate à 1,6 millions de tonnes, l'acide phosphorique à 263 000 tonnes et l'engrais à 107 000 tonnes. Bien évidemment, les productions déjà effectuées en 2016 notamment pour le phosphate et l'acide phosphorique, sont largement supérieures à celles de toute l'année 2015. Mais notre ambition est d'aller plus loin », a déclaré le Président du Groupe Indorama. Il renseigne que chaque année, son entreprise effectue 60 milliards de commandes auprès des entreprises locales, et emploie 1586 permanents représentant une masse salariale de 16,2 milliards de FCFA et paye des impôts sur salaires équivalents à 3, 300 millions de francs CFA. «Je profite de l'occasion pour confirmer que les ICS recruteront sous peu près de 30 ingénieurs sénégalais fraichement diplômés des grandes écoles», ajoute M. Lohia.

Auteur: Youssouf SANE
Publié le: Vendredi 16 Décembre 2016

Commentaires (0)

Participer à la Discussion