Le Sénégal a franchi une nouvelle étape dans sa quête de souveraineté alimentaire, en scellant, le 13 novembre 2025, un accord stratégique avec les producteurs, transformateurs et commerçants de la filière rizicole. Ce protocole, conclu sous l’égide du ministère du Commerce et de l’Industrie, fixe un prix ex‑usine de 350 F CFA/kg pour le riz blanc, garantit l’absorption des stocks disponibles et suspend temporairement les importations afin de favoriser l’écoulement de la production nationale.

Un signal fort pour la souveraineté alimentaire

Cet accord s’inscrit dans une logique de consolidation de la filière rizicole, considérée comme un pilier de la sécurité alimentaire du pays. En liant les importations aux achats de riz local, le gouvernement entend rééquilibrer le marché et réduire la dépendance aux volumes étrangers, qui pèsent lourdement sur la balance commerciale. La suspension des autorisations d’importation pour une durée d’un mois constitue un geste fort, destiné à donner la priorité aux producteurs sénégalais et à renforcer la confiance des consommateurs dans la qualité du riz local.

Une filière structurée autour des producteurs

Les commerçants se sont engagés à absorber l’intégralité des stocks disponibles dans les zones de production, une mesure qui sécurise les revenus des riziculteurs et limite les risques de mévente. Cette garantie d’achat devrait contribuer à stabiliser les prix, à encourager les investissements dans la filière et à inciter les producteurs à accroître leurs rendements. Le protocole prévoit également un suivi rapproché, afin de s’assurer que les engagements pris soient respectés et que les flux commerciaux s’alignent sur les objectifs de souveraineté alimentaire.

Une campagne nationale de sensibilisation

Au‑delà des mesures économiques, une campagne nationale de promotion du riz local sera déployée pour convaincre les consommateurs et distributeurs de privilégier la production nationale. L’enjeu est double : valoriser un produit issu du terroir sénégalais et renforcer l’image d’une filière moderne, capable de répondre aux standards de qualité et de compétitivité. Cette campagne vise aussi à réduire les préjugés qui persistent parfois autour du riz local, en mettant en avant ses qualités nutritionnelles et sa contribution à l’économie nationale.

Vers un marché national dynamique et équilibré

En structurant la filière autour d’un marché national plus cohérent, le Sénégal cherche à bâtir une dynamique durable. L’accord signé ne se limite pas à une mesure conjoncturelle. Il impulse une meilleure régulation des flux, à une valorisation accrue des producteurs et à une intégration plus forte des acteurs privés dans la stratégie nationale de sécurité alimentaire. 

À terme, cette démarche pourrait contribuer à réduire la facture des importations, à renforcer la résilience face aux chocs internationaux et à consolider la place du riz sénégalais dans les habitudes de consommation.