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L'économiste Abdou Cissé alerte sur l’urgence de restructurer la dette publique du Sénégal

Auteur: Yandé Diop

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L'économiste Abdou Cissé alerte sur l’urgence de restructurer la dette publique du Sénégal

Invité du "Jury du dimanche" sur iRadio, l’économiste Abdou Cissé a tiré la sonnette d’alarme sur l’évolution préoccupante de la dette publique du Sénégal. Selon lui, le pays a atteint un niveau d’endettement qui ne permet plus de différer les décisions difficiles. Il juge désormais « inévitable » un reprofilage ou une restructuration de la dette afin de soulager les finances publiques et redonner de l’espace budgétaire aux investissements sociaux essentiels.

 Abdou Cissé estime que l’État doit regarder la situation « avec lucidité », sans tabou ni sensibilité politique. « En l’état actuel des choses, le Sénégal ne peut pas se passer de reprofilage de la dette, d’une restructuration, parce que ça lui permettrait de souffler un peu. Peut-être qu’on va étirer un peu les maturités, c’est-à-dire les dettes de paiement ». 

Pour l’économiste, le niveau d’endettement a franchi une ligne rouge. L’idée d’un reprofilage ou d’une restructuration n’est plus un choix stratégique, mais une nécessité économique. « Là où le Sénégal se trouve, avec plus ou moins un surendettement, je pense qu’on ne peut pas se passer d’une restructuration », selon l'invité du "Jury du dimanche".

Monsieur Cissé reconnaît, toutefois, que cette option peut susciter des craintes, notamment vis-à-vis des partenaires financiers et des bailleurs internationaux. Certains redoutent qu’un tel choix envoie un signal négatif aux marchés. 

Mais Abdou Cissé rejette ces appréhensions. « Peut-être qu’il y a une peur de voir les bailleurs nous éloigner, ne pas revenir. Mais je ne crois pas. Si on le fait sous la coupe du FMI, je pense qu’il y a une certaine crédibilité », explique-t-il, en estimant qu’une restructuration « rassurante » est possible, si elle est bien encadrée et accompagnée par des institutions financières internationales reconnues pour leur expertise.

Pour l'économiste, l’enjeu est clair : il s’agit de redonner au Sénégal des marges de manœuvre pour financer ses priorités budgétaires, notamment sociales. « La restructuration nous permettrait, au lieu de payer la quantité de monnaie que nous aurions dû payer, de payer peut-être la moitié ou le tiers. On va réétaler les paiements. Et l’argent qu’on aurait dû consacrer au service de la dette, on peut en mettre une partie dans des investissements au bénéfice des populations », résume M. Cissé. 

Selon lui, maintenir le statu quo revient à sacrifier l’investissement social, sanitaire et productif sur l’autel de la dette.

« La dette a pris l’ascenseur, les actifs l’échelle »

Pour illustrer le déséquilibre entre l’augmentation de la dette et la faible progression des actifs nationaux, l’économiste utilise une image forte. «Quand la dette monte, monte, monte, il faut, à un moment donné, s’arrêter. La dette a pris l’ascenseur et les actifs n’ont même pas pris les escaliers. Ils ont pris l’échelle », selon lui.  

Il rappelle qu’il avait déjà alerté les autorités, il y a plusieurs années :« En 2017, j’ai alerté pour dire qu’il faut qu’on arrête l’endettement. J’ai écrit un article pour dire qu’il faut arrêter l’endettement. »

Auteur: Yandé Diop
Publié le: Dimanche 09 Novembre 2025

Commentaires (2)

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    Senegalais il y a 11 heures

    Wadji dafa doula doula doul ba tass sénégal et vous les économistes vous ne dites pas la réalité au senegalais qu'il n'y a jamais ey'u de dette cachées
    Et que le FMI ne veut pas bosser avec lui

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    Quantbusiness il y a 4 heures

    En ecoutant monsieur Diba le ministre des finances et du Budget le gouvernement compte mener une strategie dite de distribution de la dette. C'est a dire une forme de recyclage qui consiste a remplacer la dette a court et moyen terme contre des dettes a long terme moins couteuse ou avec des taux moins eleves. Il ya le PRES qui a ete iniyie qui vise a limiter les depenses de l'Etat et de booster les recettes de l'Etat. C'est une condition necessaire mais pas suffisante car il faut une solide croissance peut etre superieure a 8%.

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