Le Premier ministre Abdoul Mbaye a souhaité samedi davantage de transparence et d'efficacité dans les procédures de passation des marchés publics.

En matière d'attribution des marchés publics, ce qui "important, c’est d’être dans une attitude irréprochable, en termes de recherche d’efficacité et de transparence", a dit M. Mbaye, interrogé sur les marché dits de gré à gré, ceux qui sont confiés à des opérateurs privés sans appel d'offres. "Vous pouvez respecter toutes les dispositions du Code des marchés publics et vous retrouver dans des situations impossibles [...]", a relevé le Premier ministre, invité de l'émission "Questions d'actualité" de Radio Sénégal. Il a laissé entendre que l'efficacité concerne, pas seulement l'attribution des marchés, mais les délais indiqués pour la livraison des ouvrages. Il dit par ailleurs avoir "reçu récemment" un rapport du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat concernant des "projets" d'habitat "inachevés". "Pour les terminer, il faut 62 milliards" de francs CFA, a-t-il précisé, soulignant que la réalisation de ces projets, depuis "quatre quatre, cinq ou six ans", avait été confiée à des opérateurs selon les règles du Code des marchés publics. "On doit se mettre dans une dynamique d’efficacité et de transparence", a affirmé Abdoul Mbaye, soulignant qu’"il est hors de question" pour le gouvernement de piétiner les règles du Code des marchés. La construction du centre de conférences du prochain sommet de la Francophonie prévu en 2014 à Dakar par une société turque n'a pas été l'objet d'un appel d'offres, a-t-il avoué. "Nous avons moins de 20 mois pour construire un centre de conférences. En 20 mois, nous devons avoir un projet architectural, lui trouver un financement et le mettre en œuvre. Il ne restera peut-être qu’une année pour construire un centre de conférences capable de recevoir de 50 chefs d’Etat", a-t-il expliqué.Une procédure d'appel d'offres devrait réduire les délais et entraîner le non-achèvement de l'ouvrage au moment du sommet de la Francophonie, a-t-il a-t-il laissé entendre. En "10 mois" par exemple, "ce n’est pas possible" de construire le centre de conférences en question, selon M. Mbaye. L'attribution de la construction du centre par entente directe est une situation prévue dans le Code des marchés publics, a-t-il fait valoir, ajoutant que "cela a permet d’aller vite". "Nous avons maintenant le projet architectural. Le financement est disponible et l’entreprise qui va réaliser les travaux, dans les délais convenus, est une entreprise turque", a-t-il poursuivi. "C’était la seule manière d’avancer vite et de respecter une échéance qui est majeure, parce qu’on ne peut pas se permettre" de "reporter d’une année ou de deux années" le sommet de la Francophonie, a-t-il argué. "Dans 20 mois, on aura ce centre [construit par] une société turque", a-t-il dit. C'est à cette société de trouver le financement et de livrer l'ouvrage "clés en main", selon le Premier ministre. En plus, "c’est la fin du mandat du président [Abdou] Diouf. Et c’est un beau cadeau que le président la République veut lui faire", a-t-il affirmé. Le président de la République, Macky Sall, a obtenu l'accord de ses pairs de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour la tenue, en 2014 à Dakar, du XVe sommet de la Francophonie. Selon les autorités sénégalaises, tenir le prochain sommet de l'OIF à Dakar est une manière symbolique de rendre hommage à M. Diouf, ancien président du Sénégal et actuel secrétaire général de cette organisation.