Face aux difficultés économiques persistantes, le Sénégal ne peut plus se contenter de diagnostics répétés sans réponses opérationnelles. Invité de l’émission Le Jury du Dimanche ce 21 décembre 2025, Mouhamadou Madana Kane, ancien Directeur Général de la Banque Islamique du Sénégal, a défendu le Programme Accéléré de Redressement Économique (PARE), qu'il présente comme une alternative réaliste au plan gouvernemental actuel.

Pour Madana Kane, la relance économique nationale ne doit plus souffrir d'approches théoriques, mais doit s'appuyer sur des leviers concrets. « Une économie ne se redresse pas par des slogans, mais par la production, la consommation et le financement », a-t-il affirmé sur le plateau. Il identifie la faiblesse de la production nationale et l’érosion du pouvoir d’achat comme les deux freins majeurs à la croissance du pays.

Le financement des PME au cœur de la stratégie

Le diagnostic posé par le promoteur du PARE est sans appel : le tissu économique sénégalais souffre d'un déficit de ressources. Selon lui, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) manquent cruellement de financements adaptés à leurs réalités. « Si vous ne financez pas ceux qui produisent, vous ne créez ni richesse ni emplois », a-t-il insisté. Pour y remédier, son programme met l’accent sur trois piliers stratégiques : l’agro-industrie, la transformation locale et le soutien renforcé aux entreprises nationales.

Une démarche inclusive et non technocratique

Madana Kane a tenu à préciser que « ce document n’a pas été élaboré de manière isolée ». Pour éviter l'écueil d'une approche exclusivement technocratique, il indique avoir associé des universitaires, des économistes de renom ainsi que des acteurs politiques à la réflexion. « Nous avons voulu un programme compréhensible, discutable et améliorable », explique-t-il, soulignant la volonté de transparence derrière cette initiative.

Sans se poser en opposant systématique au régime en place, l'expert banquier assume une posture qu'il qualifie de critique mais constructive. Pour lui, le débat économique national doit impérativement devenir ouvert, pluraliste et, surtout, orienté vers les résultats concrets. « L’urgence, c’est l’impact sur la vie des Sénégalais », a-t-il conclu.