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Souveraineté financière : Magaye Gaye éclaire le projet de banque de l’AES

Auteur: Aicha Fall

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Souveraineté financière : Magaye Gaye éclaire le projet de banque de l’AES

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso franchissent une étape majeure vers l’autonomie financière avec le projet de Banque d’investissement de l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon Magaye Gaye, économiste international et ancien cadre de la BOAD, cette initiative vise à « financer selon ses propres priorités et négocier d’égal à égal avec des partenaires extérieurs », dans un contexte où les contraintes liées au franc CFA limitent les marges de manœuvre des pays de la région.

Sur les avantages concrets pour les trois États, il explique : « La création d’une banque de développement s’explique d’abord par des raisons économiques et monétaires, ensuite politiques et stratégiques. Les besoins en infrastructures, énergie, agriculture et industrialisation sont massifs et nécessitent un outil souverain de financement. »

Pour réussir, la nouvelle institution devra relever plusieurs défis. « Même soutenus par leurs opinions, ces régimes sont exposés à des tentatives de déstabilisation internes ou externes visant à empêcher la consolidation d’un outil financier souverain », précise-t-il, ajoutant que « la réponse à ces obstacles est d’ordre stratégique : sécuriser des alliances financières hors des canaux susceptibles de bloquer, démontrer sans délai la qualité des premières opérations et instaurer des garde-fous de gouvernance qui rassurent partenaires et marchés ».

Le capital initial de 500 milliards FCFA est volontairement modeste. Magaye Gaye souligne : « L’intérêt est ailleurs : servir de levier pour attirer d’autres ressources, que ce soit via des partenaires extérieurs comme les BRICS, les pays du Golfe, la Chine ou la Russie, ou encore par des banques commerciales nationales et des émissions obligataires régionales et internationales. »

Enfin, sur la question de la souveraineté monétaire, il rappelle que « quatre pays, les trois de l’AES et le Sénégal, ont posé de manière claire la nécessité d’envisager une monnaie autonome, car le franc CFA limite les stratégies d’exportation et d’intégration économique régionale. À court terme, ils veulent surtout se doter d’outils propres de financement, mais la trajectoire conduit logiquement vers une banque centrale de l’AES et, à terme, une monnaie autonome. »

Auteur: Aicha Fall | Publié le: jeudi 04 septembre 2025

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