Statistiques et registres : fondements de la crédibilité macroéconomique
Les statistiques publiques, les registres administratifs et les bases issues des services fiscaux, sociaux ou fonciers forment un patrimoine immatériel décisif pour l’action économique. Lorsqu’elles sont cohérentes, mises à jour et interopérables, ces informations permettent aux États d’anticiper les besoins, d’orienter les dépenses et de réduire les marges d’erreur dans la décision publique. Dans plusieurs pays africains, les recensements récents et la numérisation progressive de l’état civil ont déjà amélioré la connaissance démographique et facilité le ciblage de certaines politiques sociales.
La qualité de la donnée influence directement la crédibilité macroéconomique. Des comptes nationaux solides, des statistiques budgétaires exhaustives et des indicateurs sectoriels fiables réduisent l’incertitude pour les investisseurs et les partenaires financiers. À l’inverse, des séries lacunaires ou contradictoires peuvent alimenter la prudence et augmenter le coût du financement. Les révisions statistiques importantes observées ces dernières années montrent que l’enjeu n’est pas seulement technique, mais aussi institutionnel, car elles révèlent des segments entiers de l’économie longtemps restés sous‑estimés, notamment dans l’informel et les services numériques.
L’exploitation économique de la donnée publique reste toutefois limitée par des obstacles persistants. Les administrations fonctionnent souvent en silos, avec des systèmes d’information non connectés et des règles de partage peu claires. Cette fragmentation réduit la valeur ajoutée des informations collectées et empêche leur usage transversal. Dans certains cas, les mêmes données sont produites à plusieurs reprises à des coûts élevés, sans harmonisation méthodologique, ce qui affaiblit leur portée analytique.
Au‑delà de la planification, la donnée constitue aussi un outil de gouvernance. L’accès public à des informations budgétaires, foncières ou statistiques renforce la redevabilité et limite les asymétries d’information entre l’État, les citoyens et les acteurs économiques. Les pays qui investissent dans des systèmes statistiques robustes et ouverts observent généralement une amélioration de l’efficacité des politiques et une meilleure allocation des ressources. La donnée publique cesse alors d’être un simple produit administratif pour devenir un facteur structurant de développement et de confiance économique.
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