Lors de la visite du ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Mme Mata Sy Diallo au Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (Cices), ce lundi 21 mai, la tutelle de ce centre international, en l’espace des 2 heures que la visite a durées, est devenue le mur des lamentations des travailleurs du Cices, informent nos confrères de Direct Info. Si, pour le foncier, les Dakarois étaient au fait qu’une bonne partie de ce site, qu’on appelle communément la Foire de Dakar, a été bradée par l’ancien régime, on était loin de s’imaginer que ce fait concernait les deux tiers du patrimoine foncier. Sur les 107 hectares dont disposait le Cices, il n’en reste qu’une trentaine sur lesquels certains privés semblent être en terrain conquis. Selon Badara Gadiaga, le porte-parole du personnel, par exemple, une surface à l’entrée de la Foire a été troquée à El Hadji Ndiaye, le boss de la 2Stv, contre un terrain aux Almadies, et le Cices, pour disposer d’un parking durant ses jours de rencontre internationale, verse à ce dernier 10 millions F cfa à chaque foire pour pouvoir satisfaire ses visiteurs. Sur le mur des lamentations, on signale aussi l’exemple ou contre-exemple du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) qui enrichissait certaines personnalités du régime sortant en bloquant des redevances estimées à 2 milliards jamais perçus par le Cices, sans compter les 100 millions de dettes du gouvernement sortant de Wade. Le porte-parole a aussi révélé que les artistes ennemis, Demba Dia et Youssou Ndour, doivent respectivement 24 millions et 10 millions de francs impayés au Cices. Le scandale qui s’y ajoute est estimé à prés de 50 millions d’arriérés dus à la Sde du fait de l’exploitation frauduleuse de l’eau par certaines sociétés immobilières prises en flagrant délit, sans suite. Le porte-parole a aussi montré aux journalistes des voitures de la société Tse de Cheikh Amar qui occupent des espaces depuis des mois sans aucun contrat ni retombées pour le Cices. En plus de Senecartours qui dispose, sans bourse déliée, d’un pavillon de 2000 mètres carrés depuis 5 ans à 2 millions de francs par mois, d’où un manque à gagner de 120 millions Cfa. Gadiaga a aussi dénoncé une autre société dénommée Mtl, occupant en réalité 2000 mètres carrés depuis 2 ans et ne payent que 375 000 Cfa au lieu des 2 millions annuels. Il a aussi souligné les 4 millions que devait l’opérateur privé Ibrahima Diagne, par ailleurs vice-président de la Chambre de Commerce. A ces complaintes, s’ajoutent d’autres, comme des détournements d’objectifs de la partie des opérateurs privés, un personnel de 160 personnes dont la centaine est dans la catégorie précaire des vacataires. Et qui pis est, malgré son aura, le Cices est sans société de nettoyage.