Agriculture : La mécanisation au cœur de la quête d’autosuffisance en riz
Réunis en atelier à Saint-Louis, ce mercredi 29 octobre 2025, les acteurs du Projet de production de riz irrigué dans la vallée du fleuve Sénégal (PPRI VFS) ont échangé sur la stratégie nationale de mécanisation agricole. Porté par la SAED avec l’appui de la JICA, ce projet ambitionne de renforcer la souveraineté alimentaire du Sénégal à travers une gestion durable et efficiente de la production rizicole.
Ce projet, mis en œuvre par la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta (SAED) avec l’appui de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), s’inscrit dans la dynamique nationale d’intensification rizicole et de souveraineté alimentaire prônée par le gouvernement.
La rencontre a réuni l’ensemble des acteurs publics et privés de la filière rizicole afin de renforcer la synergie d’action, harmoniser la mise en œuvre de la mécanisation et définir un modèle durable de gestion du matériel agricole.
Selon Amath Sow, coordonnateur de l’unité de gestion du PPRI VFS, cet atelier est l’aboutissement d’un long travail de terrain. « C’est pour discuter et partager avec les producteurs la stratégie de mécanisation que nous comptons mettre en place, tout en prenant en compte leurs suggestions pour éviter les doublons et harmoniser nos actions », a-t-il expliqué.
Le coordonnateur souligne l’importance d’une approche participative. « Il est essentiel d’intégrer les préoccupations des producteurs pour parvenir à une gestion plus globale et efficace du secteur », a-t-il ajouté.
Un pas vers la souveraineté alimentaire
L’un des grands objectifs du projet est d’appuyer la politique d’autosuffisance en riz, un défi majeur du nouveau régime. Pour Amath Sow, cette ambition est tout à fait réalisable, à condition de disposer de terres aménagées, d’une bonne disponibilité en eau et de moyens financiers suffisants.
Le PPRI VFS prévoit ainsi la réhabilitation de 9 000 ha, ce qui devrait permettre une production annuelle estimée à 101 250 t de paddy. « Nous devons aussi assurer la double culture, en permettant aux producteurs de cultiver toute l’année grâce à des aménagements de qualité et une irrigation efficiente », a-t-il insisté.
Pour améliorer cette efficacité, le projet envisage la mise en place de canaux revêtus afin de réduire les pertes d’eau observées dans les anciens aménagements en terre. « Nous allons également solariser les stations de pompage afin de diminuer les coûts énergétiques, un des principaux freins à la rentabilité des producteurs », a précisé M. Sow.
Cette réduction du coût de l’énergie permettra, selon lui, aux riziculteurs de dégager une meilleure marge bénéficiaire et de renforcer la viabilité économique de leurs exploitations.
Vers une mécanisation mieux maîtrisée
Pour Ibrahima Sall, chargé de programme des coopératives agricoles communautaires, cette nouvelle approche marque une rupture avec les pratiques passées. « Par le passé, des tracteurs étaient mis à disposition des producteurs sans accompagnement ni formation. Résultat : les pannes étaient fréquentes et le matériel souvent inutilisé », a-t-il rappelé.
Désormais, l’accent sera mis sur une stratégie globale de mécanisation adaptée, fondée sur un diagnostic précis des besoins et un renforcement des capacités des producteurs. « Nous voulons tirer les leçons du passé et bâtir un modèle durable qui favorise à la fois la productivité et la préservation du matériel », a-t-il souligné.
Selon lui, les premières expériences montrent déjà une nette augmentation de la production, mais celle-ci doit impérativement s’accompagner de capacités de stockage adéquates pour éviter les pertes post-récolte.
Ainsi, la mécanisation apparaît comme un levier incontournable dans la marche du Sénégal vers l’autosuffisance en riz, à condition que la formation, la maintenance et la durabilité soient placées au cœur du dispositif.
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