L’UNICEF Sénégal, en collaboration avec les services étatiques, s’est engagé à appuyer et renforcer le système national de protection de l’enfant pour mieux prévenir et répondre à l’exploitation et aux abus sexuels des enfants en ligne, à travers des capacités consolidées et une meilleure collaboration intersectorielle, la délivrance de services de qualité ainsi que l’engagement des enfants, des familles et des communautés. C’est dans ce cadre qu’une étude a été réalisée sur la situation de référence de la protection des enfants en ligne au Sénégal. La rencontre de partage et de validation des résultats de cette étude s’est tenue ce mercredi 12 novembre 2025, à Dakar. Elle a été organisée et par la Cellule d’appui à la protection de l’enfance (CAPE) du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, en partenariat avec l’UNICEF, et présidée par M. Youssouf Djitté, directeur de cabinet dudit ministère, en présence de la coordonnatrice de la CAPE, Mme Madjiguène Diop ; et du représentant adjoint de l’UNICEF au Sénégal, M. Albert Ewodo Ekani.

« L’étude constitue une base de référence essentielle pour orienter les politiques publiques et les actions à venir »

En plus de cet objectif général, l’initiative cherche à renforcer le cadre juridique et l’application de la loi ainsi que la capacité des secteurs de la justice, l’action sociale et l’éducation en matière de protection des enfants en ligne. Des efforts sont également déployés pour améliorer la qualité et l’accessibilité de services de protection de l’enfant afin d’apporter le soutien et la prise en charge adéquate des enfants victimes de violences en ligne. Enfin, le projet vise à engager les familles et les parents pour en faire des agents proactifs de la prévention des violences contre les enfants en ligne.

Cet atelier constitue dès lors une étape clé du processus de consolidation technique et institutionnelle, visant à assurer la validation formelle et concertée des résultats et recommandations de l’étude par l’ensemble des parties prenantes. Il s’inscrit dans la continuité du travail de coordination multisectorielle mené par la CAPE pour garantir une gouvernance cohérente et partagée de la Protection des enfants en ligne (PEL) au Sénégal. En effet, il s’agit d’affiner les priorités déjà définies par l’initiative, tout en établissant une base de référence pour le suivi et l’évaluation de l’impact des interventions futures.

Selon la coordonnatrice de la CAPE, cette rencontre marque une étape importante dans leur démarche commune pour mieux comprendre, prévenir et répondre aux risques que pose l’environnement numérique pour les enfants. « Depuis plusieurs années, la Cellule d’appui à la protection de l’enfance, sous la tutelle du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, travaille à faire de la protection des enfants en ligne un enjeu national prioritaire, à travers la coordination multisectorielle, la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs », a souligné Mme Madjiguène Diop.

Mieux, elle ajoute : « L’étude que nous validons aujourd’hui, conduite par Bamtare Impact Group avec l’appui de l’UNICEF, vient renforcer cette dynamique. Elle constitue une base de référence essentielle pour orienter les politiques publiques et les actions à venir ».

A ce titre, la coordonnatrice de la CAPE a salué la qualité du partenariat entre l’État du Sénégal, l’UNICEF et l’ensemble des acteurs mobilisés dans cette initiative. Mme Diop a également rassuré que sa cellule reste « pleinement engagée à poursuivre ce travail collectif pour garantir à chaque enfant du Sénégal un environnement numérique sûr, protecteur et bienveillant ».

Réalisée dans six régions et élaborée dans une approche transformative de genre »

Cette étude de référence sur la situation de la protection des enfants en ligne au Sénégal, réalisée par l’UNICEF en collaboration avec la CAPE, a été élaborée à travers une approche transformative de genre, des processus de co-création avec les enfants et les adolescentes et l’utilisation du modèle socio-écologique. Elle a été réalisée dans les régions de Dakar, Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor.

Les résultats révèlent que l’accès à internet est désormais généralisé chez les enfants, avec une fréquence d’utilisation élevée

Le représentant adjoint de l’UNICEF au Sénégal, après avoir salué l’engagement des autorités sénégalaises, sous le leadership du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités, pour leur volonté politique qui se « traduit en initiatives concrètes », notamment à travers la Cellule d’appui à la protection de l’enfance, a souligné la nécessité de veiller à ce que les enfants puissent évoluer dans un environnement en ligne sûr, inclusif et protecteur.

« A l’heure où le numérique façonne profondément nos modes de vie, nos économies et nos interactions sociales, il est essentiel de veiller à ce que nos enfants puissent évoluer dans un environnement en ligne sûr, inclusif et protecteur. Car, si internet représente une formidable opportunité d’apprentissage et d’ouverture, il expose également les plus jeunes à des risques nouveaux et complexes, souvent invisibles, mais bien réels : harcèlement, intimidation, exploitation ou exposition à des contenus inappropriés. Garantir leur sécurité en ligne est aujourd’hui un enjeu de société majeur, qui interpelle à la fois l’Etat, la société civile, le secteur privé et les familles, car les droits de l’enfant ne s’éteignent pas quand les écrans s’allument », a laissé entendre M. Albert Ewodo Ekani.

Pour lui, cette étude constitue une étape essentielle vers la construction d’un écosystème national de protection en ligne efficace et coordonné avec des données factuelles, des pistes d’action concrètes et des recommandations pertinentes pour orienter les politiques publiques et les programmes de prévention. Et les résultats apportent un éclairage précieux sur la situation actuelle.

A en croire le représentant adjoint de l’UNICEF au Sénégal, « les résultats de cette étude révèlent que l’accès à internet est désormais généralisé chez les enfants, avec une fréquence d’utilisation élevée : la majorité des filles (385 sur 655) et des garçons (301 sur 489) accèdent à internet au moins une fois par jour ».

L’étude met également en évidence les espaces numériques plus à risque pour les enfants les plus vulnérables : les réseaux sociaux demeurent le principal lieu de harcèlement et d’intimidation, représentant 46% des cas signalés.

« L’étude offre une analyse approfondie de la situation actuelle de la protection des enfants en ligne au Sénégal »

En présidant la rencontre au nom de Madame Maïmouna Dièye empêchée, le directeur de cabinet du Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités a revenu à son tour, sur l’importance de cette enquête. « L’étude qui nous réunit aujourd’hui constitue une étape décisive dans ce processus car elle offre une analyse approfondie de la situation actuelle de la protection des enfants en ligne au Sénégal. Elle a été conduite selon une approche transformative de genre, intégrant la voix des enfants et des adolescentes et s’appuie sur le modèle socio-écologique qui met en lumière les interactions entre les individus, les familles, les institutions et la société », a soutenu M. Youssouf Djitté.