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Ouverture du SIMA : Alioune Sall appelle à un écosystème médiatique africain "innovant et souverain"

Auteur: Cheikhou AIDARA & Oumar PENE (Images)

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Ouverture du SIMA : Alioune Sall appelle à un écosystème médiatique africain "innovant et souverain"

La première édition du Salon International des Médias d’Afrique (SIMA) s’est ouverte ce lundi 27 octobre 2025, à Dakar, au Sénégal. Placée sous le thème : « L’Afrique face aux nouveaux enjeux des médias », cette rencontre est organisée par la Maison de la Presse Babacar Touré du Sénégal, sous l’égide du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique du Sénégal, M. Alioune Sall, en présence du ministre de l’Information de la Gambie, Dr Ismaila Ceesay ; du ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement de la Mauritanie, M. El Houssein Ould Medou ; du vice-ministre de la Communication du Liberia, M. Daniel O. Sando ; du secrétaire général du Ministère de la Communication du Tchad, M. Mahamath Nour ; du secrétaire général de Reporters Sans Frontières, M. Thibaut Bruttin ; entre autres.

Le SIMA : une ambition partagée, celle de construire ensemble un écosystème médiatique africain dynamique, innovant, éthique et souverain

Le Salon International des Médias d’Afrique (SIMA) est une ambition partagée, celle de construire ensemble un écosystème médiatique africain dynamique, innovant, éthique et souverain. Cette première édition, qui a comme pays invité d’honneur le Mali, abrite également la Conférence régionale sur le droit à l’information au Sahel (CREDI-SAHEL) initiée par Reporters Sans Frontières (RSF).

Présidant l’ouverture officielle de la rencontre dont les travaux se tiendront du 27 au 30 octobre, à la Maison de la Presse Babacar Touré, à Dakar, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique du Sénégal a souligné la nécessité de bâtir les fondements d’un écosystème africain des médias capable de rivaliser, de coopérer et d’innover à l’échelle mondiale.

« Le monde connaît une transformation profonde du paysage médiatique. Les frontières entre médias traditionnels et numériques s’effacent. Les technologies de l’intelligence artificielle, de la réalité augmentée et des plateformes sociales redéfinissent la production et la consommation de l’information. L’Afrique, longtemps spectatrice de ces mutations, est désormais pleinement actrice. Des rédactions africaines adoptent l’intelligence artificielle pour automatiser les tâches de vérification, des startups africaines développent des outils de journalisme de données, et de jeunes créateurs de contenus influencent des millions de citoyens. Mais ces avancées technologiques doivent s’accompagner d’une réflexion éthique et d’une gouvernance responsable. Car si le numérique ouvre des perspectives inédites, il porte aussi des risques nouveaux », a souligné M. Alioune Sall.

Face à ce défi, l’autorité étatique soutient que le rôle de la presse devient « plus crucial que jamais ». « Elle n’est plus seulement le relais de l’actualité, mais le rempart moral et professionnel contre la déformation du réel. Elle doit être la boussole de vérité dans un océan d’informations contradictoires. C’est à la presse, à travers le respect des règles déontologiques, la vérification rigoureuse des faits, et le refus de la précipitation, qu’il revient de restaurer la confiance du public. Car dans un monde saturé d’images et de rumeurs, la crédibilité demeure la première richesse du journaliste », a-t-il insisté.

A ce titre, le ministre a exhorté les uns et les autres au sens de la responsabilité. « J’en appelle ici à la responsabilité partagée : celle des médias, des journalistes, mais aussi des pouvoirs publics et des acteurs des plateformes numériques. Nous devons ensemble promouvoir un environnement médiatique sain, qui protège la liberté d’expression tout en luttant fermement contre les discours qui divisent et détruisent », a laissé entendre Alioune Sall.

Selon lui, la formation continue, l’accès aux outils numériques et le renforcement des capacités doivent être au cœur de l’agenda de l’Etat. « Nous devons bâtir les fondements d’un écosystème africain des médias capable de rivaliser, de coopérer et d’innover à l’échelle mondiale. Nos priorités doivent être claires : former et professionnaliser nos journalistes à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle ; renforcer la coopération Sud-Sud, afin de mutualiser nos ressources et nos expériences ; encourager la production de contenus africains reflétant nos réalités, nos cultures et nos aspirations ; et surtout, réconcilier le citoyen avec sa presse, en restaurant la confiance, la rigueur et l’exigence de vérité », a d’emblée soutenu le ministre de la Communication sénégalais.

A l’en croire, « sans journalistes bien formés, sans médias économiquement viables, la liberté d’informer reste une illusion ».

Auteur: Cheikhou AIDARA & Oumar PENE (Images)
Publié le: Lundi 27 Octobre 2025

Commentaires (1)

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    Encore une rencontre il y a 2 heures

    MEDITER CET ARICLE D' UN INTELLECTUEL MAURITANIEN LU SUR CRIDEM. ORG

    Le drame de notre élite, c’est qu’elle confond l’apparence avec la substance, et le geste avec l’acte. Elle préféré le brillant de la mise en scène à la rigueur de la construction. Cette illusion du paraître épuise notre intelligence collective et compromet notre capacité à construire du réel, du durable, du vrai.

    Le complexe d’infériorité n’est pas une simple fragilité psychologique. Dans la réalité de l’élite mauritanienne ankylosée, il est devenu un mal chronique qui mine la confiance en soi et entretient l’illusion d’une appartenance feinte au concert des nations avancées.

    Tandis que les peuples s’élancent vers l’espace et façonnent leur avenir à la force de la science, de la technique et de l’imagination, une certaine élite du "Mankib Al Ghassi", ce promontoire reculé, qu’est la Mauritanie - se complait à singer les grands, dans une mise en scène aussi maladroite qu’ostentatoire. Pareils à des danseurs sans musique. Elle semble dire : « Je suis le nu qui persiste à paraître nu».

    Pendant que les esprits créatifs du monde gravissent les sommets de l’innovation et de la production - ces sommets âpres et sublimes où vivent, selon Victor Hugo, « ceux qui luttent et les gravissent épris d’un but sublime », nos participants, eux, se contentent de voyager pour se photographier dans les salons internationaux, se mêlant distraitement et sans aucun ressentiment de culpabilité aux véritables bâtisseurs du monde. De retour au pays, ils proclament fièrement que « la Mauritanie a participé », comme si le simple fait d’être présents suffisait à valider une contribution.

    Et l’illusion se prolonge sur notre propre sol. Sans la moindre gêne, elle organise à grand bruit des forums, des conférences, des colloques, des expositions sur des thématiques dont elle ignore presque tout : intelligence artificielle, transition énergétique, économie numérique, durabilité, création artistique et littéraire et autres;

    Autant de mots qui brillent à la surface mais demeurent creux dans les esprits. Ces événements deviennent des vitrines sans contenu, où se succèdent discours convenus, autopromotion et satisfaction mutuelle. On y célèbre le vide avec la ferveur qu’ailleurs on réserve au mérite. Le pays semble s’y contempler dans un miroir flatteur, confondant la mise en scène du progrès avec le progrès lui-même.

    Le drame de cette élite, c’est qu’elle confond l’apparence avec la substance, et le geste avec l’acte. Elle préfère le brillant de la mise en scène à la rigueur de la construction. Plutôt que d’investir dans les esprits qui inventent, transforment et bâtissent l’avenir, elle gaspille les ressources publiques dans des voyages, des congrès et des cérémonies de façade - convaincus, à tort, que l’imitation peut remplacer la création.

    Cette illusion du paraître épuise son intelligence collective et compromet sa capacité à construire du réel, du durable, du vrai. Ainsi persiste ce complexe d’infériorité, qui la pousse à chercher dans le regard des autres la reconnaissance qu’elle refuse de conquérir par elle-même.

    Se libérer de ce piège suppose d’abord une honnêteté brutale : admettre son retard, cesser de le maquiller en fierté et reconstruire son rapport à elle-même sur des bases de lucidité et de responsabilité. La valeur d’une élite ne réside pas dans les images qu’elle capture parmi les créateurs, mais dans l’effort qu’elle fournit, dans la réalité qu’elle transforme.

    Les élites ne se mesurent pas à ce qu’elles consomment en apparences de modernité, mais à ce qu’elles produisent en pensée, en innovation et en institutions solides.

    Le véritable point de départ du sursaut national est là : dans une éducation authentique, une production réelle, une indépendance intellectuelle assumée.

    Alors seulement, le Mankib pourra s’approcher du cercle de lumière, et cesser de se perdre dans les ombres de l’imitation.

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