Selon l’Association des juristes sénégalaises (AJS), les femmes représentent près de 70 % de la main-d’œuvre agricole et assurent plus de 80 % de la production vivrière. Cependant, seulement 6 % de femmes possèdent une parcelle de terre. Des manquements graves qu’il faut corriger à travers, d’abord, des campagnes de sensibilisation. C'est du moins l'avis de Seynabou Diouf, membre de l’AJS et chef de mission du Projet cadastre et sécurisation foncière (PROCASEF).

Selon MMe Diouf qui s'exprimait à Ziguinchor, les normes socioculturelles continuent de freiner l’application effective des textes juridiques garantissant l’égalité d’accès au foncier. De plus, les femmes demeurent affectées de manière disproportionnée à diverses formes de violence, que ce soit au sein de la famille, dans la communauté, dans les espaces publics ou sur le lieu de travail.

L’AJS étant choisie parmi les membres du cadre de réflexion et d'action sur l'offensif au Sénégal pour piloter le volet "Violence basée sur le genre, exploitation, abus sexuels, harcèlement sexuel et l'accès au foncier des femmes offensives", Seynabou Diouf indique que les acteurs doivent être formés sur ces questions, pour porter le plaidoyer.

"Le plaidoyer consiste, d'abord, à former les acteurs, surtout dans le cadre de ce projet-là, pour qu'ils puissent mettre en place des actions concrètes pour accompagner les femmes être propriétaires foncières et à combattre également les violences basées sur le genre. Ces violences sont parfois liées à l'accès aux fonciers", a indiqué la membre de l’Association des juristes sénégalaises.

Mamadou Alpha Ba, spécialiste environnement, social et genre du PROCASEF à Ziguinchor, explique qu’il s’agit de renforcer les institutions de gouvernance foncière, former les acteurs dans le foncier, appuyer les communes sur le plan technique pour pouvoir enregistrer les titres d'affectation des populations rurales.

À Ziguinchor, souligne-t-il, un pourcentage d’enrôlement ne peut pas être présenté, mais que sur les huit communes choisies, seules deux n’ont pas encore fait l’objet d’une intervention.