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"Les Voix africaines de la science" : L’Afrique ne pèse que 2 % dans les essais cliniques mondiaux (Dr Babacar Guèye)

Auteur: Khady Ndoye

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"Les Voix africaines de la science" : L’Afrique ne pèse que 2 % dans les essais cliniques mondiaux (Dr Babacar Guèye)

Alors que le financement de la santé et de la recherche reste insuffisant en Afrique, l’organisation Speak Up Africa a lancé au Sénégal (Saly) la 2e édition du programme “Les Voix africaines de la science”. L’initiative vise à renforcer le plaidoyer pour une mobilisation accrue des ressources financières en faveur de la recherche, du développement et de l’innovation sur le continent.

Cet événement, qui réunit une vingtaine de scientifiques venus du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Kenya et de l’Afrique du Sud, vise à renforcer la visibilité et l’influence des chercheurs africains dans les débats scientifiques et politiques, tout en mettant l’accent sur la nécessité de financer durablement la recherche et la santé.

Après une première édition marquée par la lutte contre la désinformation durant la pandémie de Covid-19, cette nouvelle phase ambitionne de positionner la science africaine comme moteur du développement et de la souveraineté sanitaire.

"L’objectif est de permettre aux scientifiques africains de porter leurs propres solutions et d’interagir efficacement avec les médias. Être scientifique, c’est souvent rester dans les laboratoires ou les ministères, loin des projecteurs. Nous voulons leur donner les outils nécessaires pour se faire entendre", explique Yaye Safietou Diop, directrice du partenariat et du développement à Speak Up Africa.

À travers cette initiative, l’organisation souhaite aussi attirer l’attention des décideurs sur la nécessité d’allouer davantage de ressources à la recherche et à l’innovation. "Les questions de recherche et d’innovation doivent être intégrées dans les politiques publiques de santé. Il faut aussi mobiliser davantage de financements pour soutenir les projets portés par les chercheurs et les start-up africaines", ajoute Mme Diop.

Le docteur Babacar Guèye, directeur de la Planification, de la Recherche et des Statistiques au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a salué le choix du Sénégal pour abriter cette rencontre. "Cette initiative permet de rendre plus visible et plus audible la voix scientifique de l’Afrique, tant au niveau continental que mondial", a-t-il déclaré.

Selon lui, l’un des principaux défis reste la faible part de l’Afrique dans les essais cliniques mondiaux, estimée à moins de 2 %. "Il est important que les essais cliniques se fassent en Afrique, pour les Africains et par les Africains. Cela participe à la souveraineté pharmaceutique du continent", a-t-il insisté.

Le Dr Guèye a également souligné la nécessité de mutualiser les efforts entre pays africains. "Au lieu d’être en concurrence, nous devons collaborer. Si un pays produit des anticancéreux et un autre des antibiotiques, nous pourrons partager le marché africain et renforcer notre indépendance sanitaire", dit-il.

Les discussions ont également porté sur la promotion de la prévention et de la santé publique, ainsi que sur le financement durable du secteur. "Le nerf de la guerre reste le financement", a rappelé le Dr Guèye, qui poursuit : "Nous devons accroître les financements domestiques, mobiliser le secteur privé et veiller à une utilisation efficiente des ressources."

Avec ce programme, Speak Up Africa entend contribuer à faire émerger une nouvelle génération de scientifiques africains capables d’influencer les politiques publiques, de vulgariser leurs travaux et de renforcer la souveraineté scientifique du continent.

Auteur: Khady Ndoye
Publié le: Jeudi 23 Octobre 2025

Commentaires (4)

  • image
    Pad il y a 5 heures

    Well Gueye do something about it. Ain’t you a doctor ?

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    Makhradia il y a 5 heures

    C'est là d'ou nous a ammené le système Francais

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    Sénégalaisement il y a 4 heures

    Enfin un scientifique factuel qui indique la réalité, qui peut nous dire le dernier médicament impactant découvert en Afrique par des Africains... Il est temps de se remettre en question

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    Les africains doivent mettre il y a 3 heures

    Les africains doivent mettre le focus sur ce qu ils sont capables de régler.
    La France n a pas pu trouver un vaccin contre la covid mais à combattu cette maladie.
    Ce qui est à notre portée, c est d avoir des structures sanitaires correctes. Réglons d abord ce problème.
    La découverte de médicaments nécessitent des budgets que nos états n ont pas ou ne mettent pas.
    Alors, essayons d avoir les bons médicaments.
    Au Sénégal, les autorités ne sont même pas capables de nommer les bonnes personnes, dans la santé et ailleurs.
    Comment faire marcher les choses dans ces conditions ?

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