Agriculture : les sols sénégalais sont malades, voici les causes et les remèdes
Le directeur général de l’Institut national de pédologie (INP), Alfred Kouly Tine, alerte sur l’état très préoccupant des sols sénégalais à l’occasion de la Journée mondiale des sols. Dans un entretien avec Le Soleil, il décrit des terres «très fragiles», appauvries par l’érosion, l’acidification, la salinisation et une chute généralisée de la matière organique.
Selon l’INP, la fertilité des sols au Sénégal est globalement faible en raison du manque d’éléments nutritifs essentiels. Les causes sont multiples : déforestation, pratiques agricoles inadaptées, disparition de la jachère, usage déséquilibré d’engrais chimiques, exportation abusive de biomasse, changements climatiques, érosion éolienne et hydrique, ainsi que salinisation dans des zones comme le Sine-Saloum, la Casamance, les Niayes ou le Delta du fleuve Sénégal, liste l'interlocuteur du quotidien national.
Solutions déjà déployées
Pour inverser la tendance, l’INP préconise plusieurs approches combinées : lutte contre l’érosion, avec la plantation d’arbres adaptés, la création de brise-vents et l’usage du paillage ; lutte contre la salinisation via des digues anti-sel et des espèces arborées capables de réguler la nappe salée ; restauration chimique des sols, grâce au programme «Santé des sols».
Celui-ci induit le chaulage, pour réduire l’acidité, le phosphatage pour corriger les carences sévères en phosphore et le renforcement de la matière organique, indispensable pour améliorer la rétention en eau et réduire la perte des engrais par infiltration.
Le spécialiste conclut qu’il n’y aura pas de souveraineté alimentaire sans sols fertiles. L’INP, initiateur du programme «Santé des sols», se positionne ainsi comme un acteur central dans la stratégie nationale. Restaurer les terres dégradées est, selon Tine, une condition indispensable pour soutenir une agriculture à la fois productive, intensive et durable.
Commentaires (12)
Je me rappelle d'une campagne de phosphatage lancée mais jamais abouti à cause d'une très mauvaise sensibilisation.
qui retarde nos objectifs de production et d'atteinte de la souveraineté alimentaire.
Merci , DG pour ce constat de taille car sans de bonnes terres, point de développement agricole.
Et sans autonomie agricole, point d'autosuffisance agricole .
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