L’athlétisme sénégalais confirme sa montée en puissance. Après le sacre de Louis-François Mendy, spécialiste du 110 m haies, élu Meilleur sportif 2024, c’est au tour de Saly Sarr d’être couronnée Meilleure sportive de l’année 2025, par l'Association nationale de la presse sportive (ANPS). Une distinction qui vient saluer la constance, le travail et le talent d’une athlète désormais considérée comme l’une des grandes figures de la discipline.

Cette reconnaissance n’est pas seulement individuelle : elle constitue un signal fort pour tout un secteur. Deux sacres d’affilée pour des athlètes issus de l’athlétisme qui traduisent une progression tangible et laissent entrevoir des perspectives prometteuses pour la relève sportive nationale.

"Cette double consécration prouve que l’athlétisme sénégalais est en train de faire son bonhomme de chemin et que des lendemains reluisants se dessinent", souligne El Hadji Bara Thiam, 1er vice-président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme.

Finaliste des derniers Championnats du monde de Tokyo en 2025, où elle s’est classée 9e, Saly Sarr a montré qu’elle appartient au niveau mondial.

Cependant, pour franchir un nouveau cap, la question du soutien institutionnel et financier demeure cruciale. "Saly Sarr est une athlète de dimension internationale. Si nous voulons qu’elle décroche une médaille mondiale ou olympique, elle doit bénéficier d’une prise en charge totale et d’une préparation à la hauteur des ambitions", insiste Bara Thiam.

La fédération appelle donc à une mobilisation concertée : sponsors, État, partenaires techniques, secteur privé. L’objectif est de permettre à l’athlète de participer régulièrement à des compétitions de haut niveau, d’accéder à des installations d’entraînement adaptées et de se mesurer aux meilleures mondiales. "Car si le talent est là, les moyens, eux, doivent suivre", estime M. Thiam.

Les félicitations sont unanimes, mais la fédération veut éviter que la célébration ne masque pas les défis encore présents. "Maintenant, au-delà de ces félicitations, cet enthousiasme ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Elle s'est classée 6e lors des Championnats du monde de Tokyo en 2025 et elle a besoin d'accompagnement pour les échéances futures. C'est une athlète de dimension mondiale et elle doit être soutenue en bénéficiant d'une prise en charge totale pour aspirer à une médaille mondiale, voire olympique. Je pense que la problématique se trouve à ce niveau et que des solutions immédiates doivent être trouvées pour lui permettre d'avoir une bonne préparation et se frotter aux meilleurs du monde avant qu'il ne soit trop tard", avertit M. Thiam.