Elles portent l’écrasante majorité des voies électorales, quand il s’agit de choisir les représentants des chambres consulaires à tous les niveaux. Cependant, les femmes sont absentes des instances de décision au sein des 14 chambres consulaires du pays, que ce soit pour le personnel élu ou administratif.

Mohamed Sarr de l'Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d'agriculture du Sénégal, livre quelques statistiques édifiantes à ce sujet : dans les 14 chambres de commerce, on trouve que trois femmes secrétaires générales, à Saint-Louis, Tamba et Thiès. "Le programme qu'on est en train de dérouler avec l'appui de Catalyste, pourrait nous permettre de corriger ces impairs, à défaut de les éradiquer. Pourtant, l'électorat est constitué en majorité de femmes, mais malheureusement elles ne sont pas présentes dans les états d'élection", se désole-t-il.

Au-delà des chambres de commerce régionales, les femmes peuvent intégrer les chambres de commerce de l’espace UEMOA, de la CEDEAO, de l’espace francophone et les chambres de commerce islamiques, selon M. Sarr.

Dans ce dessein, un travail de sensibilisation et un programme vont être déroulés pour permettre aux femmes d'entrer dans ces structures et de représenter dignement la gent féminine.

Pour Adja Oumy Sagna, trésorière générale et élue de la Chambre de commerce de Ziguinchor, les femmes rencontrent beaucoup de difficultés dans l'association et sont toujours dernières dans les instituts de base. "Nous sommes toujours les dernières", tout en saluant le travail de renforcement des femmes pour qu’elles puissent jouer les premiers rôles au sein des chambres consulaires.

"Les femmes ont d'énormes difficultés malgré tout l'effort qu'elles font dans le domaine de la commercialisation des produits dans les marchés", faute de formation.

Adja Oumy Sagna explique qu’au niveau de la région de Ziguinchor, ses pairs rencontrent d'énormes difficultés dans la commercialisation des produits qu’elles transforment et qui si elles occupent des postes de responsabilité au niveau des chambres de commerce la donne pourrait changer.

Le directeur pays de Catalyste Plus, El Hadj Diouf explique que cette organisation de la coopération canadienne vise, à travers le programme Femme Lead à impulser et à promouvoir l’intégration des femmes dans les instances de décision des chambres de commerce lors des prochaines élections.

"Les femmes sont en masse dans les chambres de commerce, mais malheureusement elles ne sont pas présentes dans les instances de décision. Le projet vise à préparer les femmes de la région de Ziguinchor, les femmes leaders, pour les prochaines élections des chambres consulaires qui auront lieu certainement en 2026-2027", a-t-il indiqué.