Adaptation climatique : 1,567 milliard FCFA pour un mise en cohérence de la planification nationale
Le Sénégal franchit une nouvelle étape dans sa lutte contre les effets du changement climatique avec le lancement du Projet de mise en cohérence de la planification nationale et infranationale de l’adaptation (PNA-JCF). Financé par le Fonds Vert pour le Climat et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ce projet, d’une durée de trois ans, est placé sous la tutelle du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique. Il a été lancé, ce mercredi 1er octobre 2025, à Dakar, après 7 autres régions du pays. La rencontre a été présidée par l’adjointe au Gouverneur Digou Yala Mathilde Sadio.
Trois piliers majeurs
Doté d’un budget global de 1,567 milliard de FCFA, le PNA-JCF intervient dans neuf régions. Son objectif est d’intégrer l’adaptation au changement climatique dans la planification nationale, sectorielle et territoriale afin de renforcer la résilience du pays.
En effet, le coordinateur du projet au niveau du PNUD, Gabriel Pierre Ndiaye soutient qu’il repose sur trois piliers majeurs. Il s’agit du renforcement du cadre de gouvernance climatique, de la production de données et d’outils d’aide à la décision et de l’amélioration de l’accès aux financements climatiques.
« Depuis 1994, le Sénégal dispose d’un Comité national sur le changement climatique (ComNAC), institutionnalisé en 2011. Mais son fonctionnement présente encore des limites. Ce projet vient renforcer ces structures pour leur permettre de mieux jouer leur rôle de coordination et de pilotage réaliser des études factuelles et d’élaborer des documents de planification afin de prioriser les options d’adaptation à moyen et long terme », dit-il. Ndiaye. Tout en ajoutant que «la compétition est rude pour obtenir les financements internationaux ».
À l’en croire, « seuls les projets solides et documentés par des preuves scientifiques convaincantes peuvent être retenus ».
Il a insisté sur la nécessité de diversifier les sources de financement. « Le Sénégal doit explorer d’autres mécanismes comme le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Fonds d’Adaptation, les guichets de la Banque mondiale, de la BAD, de l’AFD, ainsi que la coopération bilatérale. Mais pour y accéder, il faut des projets bancables, des données fiables et des preuves scientifiques solides», fait-il savoir.
Une appropriation nationale pour garantir la durabilité
L’adjointe au gouverneur de Dakar, Digou Yala Mathilde Sadio, a salué l’initiative. Pour elle, ce projet s'inscrit dans la continuité des efforts déjà entrepris depuis 2015 avec l’élaboration des premiers Plans nationaux d’adaptation sectoriels. Aujourd’hui, il vient renforcer et élargir ce travail à quatre nouveaux secteurs stratégiques, la biodiversité, les ressources en eau, le tourisme et l’élevage.
Elle a également souligné l’importance d’une mobilisation collective en affirmant que « le Sénégal fait face à des défis climatiques pressants à savoir les inondations récurrentes, l’érosion côtière, les pressions sur les ressources naturelles et les impacts sanitaires ». « Ce projet doit impliquer toutes les parties prenantes – collectivités territoriales, société civile, secteur privé, communautés locales et partenaires techniques – pour que la planification nationale réponde aux réalités de la base », renseigne-t-elle.
Au-delà de ses trois années de mise en œuvre, le PNA-JCF se veut un cadre structurant pour inscrire durablement l’adaptation climatique au cœur des politiques publiques. « Le projet est coordonné par le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, garant de la continuité institutionnelle et de l’appropriation nationale », a rappelé Dibor Sarr, chargée de programme d’adaptation au ministère de l’Environnement.
Pour elle, « les acquis ne doivent pas tomber dans l’oubli mais servir de base pour les générations futures. Et avec ce projet, le Sénégal renforce sa stratégie d’adaptation et se positionne comme un pays pilote dans la planification intégrée du climat en Afrique de l’Ouest ».
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