Badara Gadiaga : Thierno Bocoum dénonce un « abus prolongé » et une « liberté mutilée »
La libération sous contrôle judiciaire de l’activiste et chroniqueur Badara Gadiaga, après plus de 150 jours de détention, suscite la colère du président du mouvement AGIR-LES LEADERS, Thierno Bocoum. S’il se dit satisfait de voir un « innocent sortir de prison », il qualifie la décision judiciaire d'« injustice qui, sous d’autres formes, continue de se déployer ».
Thierno Bocoum, qui a pourtant milité pour la libération de Gadiaga, a exprimé son « malaise profond » face aux conditions de sa sortie de prison. Il déplore que la liberté accordée soit « sous surveillance, conditionnée, corsetée de restrictions et finalement vidée de sa substance ».
Le président de AGIR-LES LEADERS a notamment pointé du doigt les contraintes imposées à Badara Gadiaga : le port d'un bracelet électronique, des restrictions de déplacement, l'interdiction temporelle de participer à l’émission Diakarlo, l'émission même pour laquelle il a été arrêté.
Pour M. Bocoum, « on nous parle de libération, alors qu’il sort avec un bracelet électronique... Autrement dit, on le libère du lieu de détention mais on le maintient sous contrôle dans l’espace public. »
Selon Thierno Bocoum, ces conditions confirment la nature politique du dossier, plutôt que juridique. Il insiste sur le fait que la liberté d’expression n’est pas un droit secondaire.« Empêcher un homme de parler après l’avoir emprisonné pour ce qu’il a dit, c’est reconnaître que le problème n’a jamais été juridique mais politique, » a-t-il affirmé.
Il interpelle directement l’autorité judiciaire en rappelant que sa mission est « ni de discipliner les consciences, ni de neutraliser les voix critiques ». M. Bocoum rejette catégoriquement ce qu'il perçoit comme une « mise sous tutelle de la liberté » et une « pédagogie de la peur », exigeant que Badara Gadiaga soit pleinement libre s'il l'est.
Il a conclu son intervention en saluant le « comportement digne, constant et profondément attaché aux principes » de Badara Gadiaga, qui n'aurait « jamais quémandé une liberté encore moins accepté d’en recevoir une version mutilée ».
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