Cité Apix : Après quinze ans d’attente, les habitants réclament leurs titres de propriété
Les populations de la cité Apix, regroupées autour de leur comité interquartiers , ont tenu un point de presse pour dénoncer une situation qu’elles qualifient « d’injustice prolongée ». Depuis leur réinstallation en 2010, suite à l’expropriation liée aux projets d’utilité publique (gare de Diamniadio et restructuration de Pikine–Guédiawaye), elles attendent toujours la délivrance de leurs titres de propriété.
Malgré les engagements de l’État, les déplacés disent n’avoir reçu que des actes de conciliation et de non-recours, alors que le protocole prévoyait l’octroi de droits de superficie en bonne et due forme. «Voilà plus de quinze ans que nous courons derrière nos papiers. Pendant ce temps, des tiers, sortis de nulle part, se voient attribuer des titres sur nos propres parcelles, avec la complicité de certains fonctionnaires véreux », a dénoncé le président du comité interquartiers, Amadou Lamine Dia,
Selon les chiffres rappelés lors du point de presse, le site couvre 92 hectares, comprenant 2 039 maisons, autant de parcelles d’habitation, ainsi que des infrastructures collectives (écoles, postes de santé, marchés, espaces de loisirs). Mais au-delà des retards administratifs, les habitants s’inquiètent surtout du climat d’incertitude qui pèse sur leur avenir foncier.
L’adjoint du président Macodou Fall quant à lui, pointe du doigt « les conséquences humaines de cette situation ». Plusieurs familles sont aujourd’hui divisées à cause de l’absence de titres légaux, compliquant les héritages et privant les enfants de la sécurité d’un patrimoine selon lui. « Quinze ans dans la vie d’un homme, c’est énorme. Beaucoup de nos anciens sont partis sans voir ce dossier réglé», a rappelé un délégué de quartier.
Les habitants appellent le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko à intervenir rapidement pour faire aboutir ce dossier. « Nous sommes des légalistes. Mais si rien n’avance, nous passerons à l’étape supérieure », ont-ils averti. Ils réaffirment par ailleurs leur volonté de privilégier le dialogue avec l’État.
Le député de la zone, Yongar Dionne, présent à la rencontre, a également exprimé son soutien et a promis d’accompagner les populations dans ce combat qu’ils estiment légitime. « Le droit de propriété est garanti par la Constitution sénégalaise. Ces familles ont le droit d’obtenir leurs papiers », a-t-il déclaré.
Pour le représentant du maire, Babacar Diop le dialogue est mis en avant mais la municipalité accompagne les populations dans la démarche. Attendant une issue favorable, la cité Apix reste mobilisée pour préserver son plan directeur initial et empêcher toute tentative de spoliation.
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