Le directeur régional des Mines de Kédougou s’est rendu sur le site de l’éboulement survenu avant-hier à Kharakheyna, un drame qui a coûté la vie à sept orpailleurs. Une visite de terrain marquée par l’émotion, mais aussi par un appel ferme à l’endroit de la société minière AfriGold pour un renforcement immédiat des mesures de sécurité dans son périmètre d’exploitation.

Sur place, Abou Sow a tenu à rendre hommage aux victimes : « Nous nous inclinons devant la mémoire des disparus. C’est une situation profondément désolante que nous avons trouvée ici. »

Selon lui, les victimes étaient des acteurs du secteur de l’orpaillage qui opéraient de manière clandestine. Sous l’effet de la pesanteur des roches, "il y a eu rupture des pentes, entraînant un éboulement qui a occasionné sept morts », a expliqué M. Sow.

Le directeur régional des Mines a particulièrement déploré le fait que le drame se soit produit dans un périmètre légalement attribué à une entreprise minière. « Le plus désolant, c’est que cette situation s’est déroulée dans un périmètre autorisé à une société minière. Au regard de ce qui s’est passé, il est impératif que la société renforce la sécurité sur ce site, en augmentant notamment le nombre d’agents de surveillance afin d’assurer un contrôle en temps réel », a-t-il insisté.

Au-delà de l’urgence sécuritaire, Abou Sow a rappelé que l’orpaillage demeure une réalité socioéconomique incontournable dans la région de Kédougou. « C’est une situation préoccupante, mais depuis des années, l’État a relancé le projet d’encadrement de l’orpaillage, parce que c’est une réalité que l’on ne peut plus occulter », a-t-il souligné.

Il a également indiqué que les nouvelles autorités, sous l’impulsion du ministre de tutelle, ont donné des instructions claires pour accélérer le processus d’encadrement. « Si des couloirs d’orpaillage étaient déjà disponibles, ce genre de situation pourrait être évité. L’administration minière est actuellement à pied d’œuvre : trente sites ont déjà été identifiés et, sous peu, des couloirs seront officiellement définis et mis à la disposition des orpailleurs afin d’apaiser la situation », a-t-il annoncé.

Alors que l’émotion reste vive à Kharakheyna, cette visite officielle relance le débat sur la cohabitation entre exploitation industrielle et orpaillage traditionnel ainsi que sur l’urgence de mesures concrètes pour prévenir de nouveaux drames.