Au deuxième trimestre 2025, plus de la moitié des nouvelles entreprises sénégalaises ont été immatriculées à Dakar, représentant 54,9% du total selon l’ANSD. Derrière la capitale, les régions de Thiès (12,2%), Diourbel (6,4%) et Kaolack (5,2%) affichent un dynamisme notable mais nettement inférieur à celui de Dakar. D’autres zones comme Ziguinchor (4%) et Saint-Louis (3,6%) enregistrent des créations plus limitées, tandis que Louga, Tambacounda et Fatick ne dépassent pas 2,7% et que Kolda, Kaffrine, Sédhiou, Matam et Kédougou se situent sous 1,5%. Cette concentration géographique traduit un déséquilibre persistant dans le développement entrepreneurial.

Le commerce domine largement le paysage des nouvelles créations, en particulier pour les entreprises individuelles, où il représente 68,6% des immatriculations. Pour les personnes morales, ce secteur reste prépondérant avec 26,6%, suivi de l’agriculture, l’élevage et la pêche (23,2%), des services aux entreprises (19,9%) et du transport et télécommunications (7,3%). Les industries textiles et l’hôtellerie-restauration restent marginales avec respectivement 0,5% et 1,8%. Cette répartition sectorielle révèle une forte dépendance aux activités commerciales, surtout dans les microstructures individuelles.

La structure juridique des nouvelles entreprises confirme cette prédominance des petites unités. Les entreprises individuelles représentent 68,8% des immatriculations, suivies par les Groupements d’Intérêt Économique (7,8%), les SARL (3%) et les SUARL (2,6%). Les autres formes juridiques constituent 15,8% du total. Cette configuration montre que l’entrepreneuriat reste majoritairement informel et concentré dans des structures légères, adaptées aux besoins locaux mais peu en mesure de générer des chaînes de valeur plus larges.

Pour renforcer l’équilibre national, il devient essentiel de soutenir les régions en dehors de Dakar par des mesures ciblées, via des infrastructures adaptées, un accompagnement technique et un accès facilité au financement. Développer un tissu entrepreneurial diversifié et régionalisé pourrait non seulement réduire la centralisation actuelle mais aussi stimuler l’innovation et l’emploi à l’échelle nationale.