Les femmes de Kaffrine, qui organisaient, mardi, leur forum régional, ont émis l’idée de solliciter une autorisation administrative pour l’organisation de toute cérémonie familiale, en vue d’un ‘’meilleur contrôle sur d’éventuels gaspillages’’.

‘’Nous sommes les principales fautives, les responsables de tout gaspillage dans les cérémonies familiales, malgré la cherté de la vie et nous en sommes conscientes’’, a souligné Dior Dieng qui rapportait les travaux de l’atelier de Koungheul sur la lutte contre les gaspillages.

Le forum a été présidé par le ministre de la Famille et des Organisations féminines Aïda Mbodji.

‘’Nous faisons du suivisme et cela ne fait, à terme, que nous nuire grandement, augmenter nos dettes, accentuer la pauvreté, disloquer des familles supposées incapables de rendre correctement la monnaie pendant une cérémonie et donner un coup à nos vertus ancestrales de partage, d’humilité, etc.’’, a souligné Mme Dieng.

‘’Pour mettre fin à ces pratiques de +ndeyale+, +baayale+, +ndawtal+, etc. qui nous fragilisent, il faudrait qu’on en arrive à demander l’autorisation avant d’organiser une cérémonie familiale et il reviendra à l’autorité administrative de venir contrôler le respect, l’application de la loi sur les gaspillages’’, a indiqué Mme Dieng.

Pour sa part, Sophie Faye, qui parlait au nom des femmes de Mbirkelane sur la santé de la famille, a souhaité l’augmentation des infrastructures sanitaires et l’affectation de personnels de santé en nombre suffisant.

Le travail d’atelier sur la parité restitué par Ramatoulaye Ndao de Malème Hodar a retenu la nécessité de renforcer la sensibilisation de l’opinion publique notamment des leaders religieux pour une meilleure acceptabilité de cette nouveauté dans une localité aussi traditionnaliste que Kaffrine.

Mme Ndao a aussi invité ses sœurs à davantage impliquer les femmes rurales dans les rencontres pour faciliter l’autonomisation tant souhaitée. Elle a demandé la multiplication des plateaux multifonctionnels dans les départements, la construction de cases des tout-petits et de Centre départemental de formation des femmes (CEDAF).

Pour sa part, Aïssatou Sanou Gaye Mbodji a rendu la réflexion sur le sous-thème de l’accès à l’éducation des filles et femmes. Elle a préconisé la multiplication des écoles franco-arabes dans ce foyer religieux qui privilégie l’enseignement arabe, de diminuer le fardeau des travaux domestiques notamment pour les jeunes filles.

Aïda Mbodji a accédé à certaines préoccupations des femmes de Kaffrine, assurant qu’elle va travailler sur les questions prioritaires relevées avant de les transformer dans trois mois en actions concrètes à travers des dons et soutiens de toutes natures. Mme Mbodji a promis son appui aux femmes forestières qui ont mis sur pied et entretiennent une pépinière de jatropha vendu dans le pays et en dehors.

Elle a annoncé qu’elle va lancer le fonds de leadership féminin destiné à soutenir la performance des femmes en lieu et place des crédits difficilement remboursables.