Un coin de voile est levé sur l’attitude des élèves des établissements publics, prompts à déloger chaque jour de classe leurs camarades des écoles privées. L’objectif est d’empêcher leurs profs grévistes de donner des cours dans le privé.Les parents d’élèves des établissements privés commencent à s’inquiéter. En effet, depuis un certain temps, chaque jour de classe, leurs enfants sont délogés de leurs établissements par leurs camarades du public, eux-mêmes angoissés à cause du long mouvement de grève que leurs professeurs sont en train d’observer depuis le mois de novembre.En fait, à en croire un élève de la classe de seconde au lycée Blaise Diagne, « ce n’est pas de gaieté de cœur que nous allons déloger, chaque matin, nos camarades des établissements privés ». Il explique : « Beaucoup de nos professeurs grévistes vont servir dans les établissements privés. Et cela, nous ne pouvons pas le tolérer. Ce n’est point de l’acharnement, nous voulons seulement empêcher ces professeurs grévistes d’aller servir dans les établissements privés".Un ancien professeur de français, actuellement dans un établissement privé, dit comprendre le sens du combat des élèves du public. « Il faut comprendre ces élèves, car le simple fait qu’ils voient leurs professeurs dispenser des cours dans des écoles privées, peut provoquer en eux un sentiment d’injustice et à la longue de révolte », dit notre interlocuteur.« Mieux, poursuit-il, depuis le mois de janvier, nous remarquons que les parents qui ont peu de moyens retirent leurs enfants des écoles publiques pour aller les inscrire dans les privées. Ce qui heurte davantage la conscience des élèves dont les parents n’ont pas de moyens de faire autant ».Pour faire face à des affrontements entre élèves, la police nationale a mis en place, depuis mercredi dernier, un important dispositif autour des établissements privés comme Yalla Suren, Sacré-Cœur, AEDEC…