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Journée mondiale de la pêche : L’UNAPAS sonne l’alerte et exige la fin du chalutage de fond au Sénégal

Auteur: Yandé DIOP

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Journée mondiale de la pêche : L’UNAPAS sonne l’alerte et exige la fin du chalutage de fond au Sénégal

« Halte au chalutage de fond dans les eaux sénégalaises ! Oui à l’exclusion des bateaux industriels de la zone 0–12 miles ! ». C’est le cri du cœur de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS) lancé ce vendredi 21 novembre 2025, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la pêche (JMP). 

« Cette édition 2025 intervient dans un contexte de crise profonde qui menace la survie même des communautés côtières et l’équilibre des écosystèmes marins », lit-on dans le mémorandum de l’entité. 

Dans le texte, l’UNAPAS affirme que la ressource halieutique s’épuise à vue d’œil, toutes zones confondues. « Cette raréfaction exacerbe les tensions entre pêcheurs artisanaux, notamment entre ceux qui utilisent des techniques de pêche différentes. Plus grave encore, les incursions de navires de pêche industrielle dans les zones réservées à l’artisanat se multiplient ». 

Ces violations, mentionne le document, ne sont pas sans conséquences : « Destructions d’engins, chavirements de pirogues, blessés… et parfois des pertes en vies humaines, rappelle l’organisation. Les pêcheurs artisans, chaînon essentiel de l’économie halieutique, sont de plus en plus exposés et fragilisés. »

Dans la même dynamique, l’UNAPAS déplore également un déficit de concertation avec la tutelle. Les correspondances adressées au ministère restent sans réponse, alors même que des décisions majeures sont prises sans consultation préalable des professionnels, à l’image de la hausse des tarifs des certificats de salubrité. 

Pour l’organisation, cette posture représente « un recul pour la cogestion sénégalaise », longtemps citée comme modèle dans la sous-région. « Lors des campagnes électorales passées, les autorités avaient pris plusieurs engagements forts comme repousser les navires industriels au-delà de 12 miles, auditer la flotte industrielle, publier régulièrement la liste des bateaux autorisés dans les eaux sénégalaises ». 

Or, la dernière publication du ministère, datée d’octobre 2025, fait état de 122 navires industriels disposant d’une licence, dont 110 chalutiers, soit plus de 90 %. Une proportion alarmante pour l’UNAPAS.

Le chalutage de fond dans le viseur

Parmi les techniques utilisées, le chalutage de fond est particulièrement pointé du doigt. Cette méthode, qui racle les fonds marins, est considérée comme l’une des plus destructrices au monde. Elle dévaste les habitats, appauvrit les océans et accélère la disparition des ressources.« Le Sénégal ne doit pas devenir le refuge des bateaux venus prendre le peu qui reste », insiste l’UNAPAS. 

S’y ajoute « la présence de quatre senneurs ciblant les petits pélagiques dans la zone des 3 miles, en concurrence directe avec les pirogues artisanales qui assurent la sécurité alimentaire de millions de Sénégalais ». 

Face à cette situation, l’UNAPAS formule une série de demandes précises au ministère des Pêches. Il s’agit, entre autres, d’interdire le chalutage de fond dans les eaux sénégalaises, de réserver strictement la bande 0–12 miles à la pêche artisanale, d’effectuer et publier un audit du pavillon de pêche sénégalais, d’adopter des mesures de gestion durable des ressources, déprotéger les pirogues artisanales contre les incursions industrielles et de préserver l’ensemble des métiers liés à la pêche. 

L’organisation réaffirme son engagement pour une pêche durable, seule garante de la sécurité alimentaire et de la stabilité sociale des communautés maritimes du pays.

Auteur: Yandé DIOP
Publié le: Vendredi 21 Novembre 2025

Commentaires (1)

  • image
    Cimonta il y a 7 heures

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