Un réseau de vol de câbles électriques vient d'être démantelé par la Brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Kaolack. Deux chauffeurs d'une entreprise, un vigile et deux receleurs ont été arrêtés après le vol de près de 700 mètres de câbles destinés à l'extension du réseau électrique de certains quartiers de Kaolack. Les cinq présumés malfaiteurs ont été déférés ce mardi au parquet.

Août 2025 : Déchargement du matériel électrique à Kaolack

L'entreprise ETM (Entreprise de Travaux Modernes), sous-traitante de la SENELEC, était chargée de réaliser des extensions électriques dans certains quartiers de Kaolack, notamment à Koundam et Kanda. Depuis le mois d'août dernier, l'entreprise avait déchargé des tourets de câbles électriques sur les différents sites pour la réalisation des travaux.

Nuit du 10 au 11 octobre : Le vol audacieux

Dans la nuit du 10 au 11 octobre 2025, alors que l'entreprise ETM avait déposé des tourets de câbles dans la commune de Kaolack, plus précisément à Kanda, deux de ses chauffeurs passent à l'action. M. Ndiaye et M. Ndour volent deux tourets : l'un de 371 mètres et l'autre de 323 mètres, soit au total 694 mètres de câbles électriques selon des sources de Seneweb.

Ils agissent avec la complicité d'I. Mbodj, ancien militaire devenu vigile d'une station-service basée à Kaolack. C'est ce dernier qui avait repéré le matériel avant d'en aviser les deux chauffeurs incriminés.

Pour transporter le butin, les voleurs utilisent un camion de l'entreprise. Vers 3 heures du matin, certains habitants du quartier Kanda entendent le chargement des câbles et le bruit du véhicule, mais par peur, personne n'ose sortir pour s'enquérir de la situation. Heureusement, des caméras de surveillance installées devant une quincaillerie filment le camion transportant le butin.

Direction Dakar pour écouler la marchandise

Leur forfait accompli, les trois complices partent pour Dakar afin d'écouler la marchandise volée. Le butin est déposé chez B. Djigal, courtier résident à la Médina.

Ce dernier parvient rapidement à trouver une cliente en la personne de la dame M. Diop, cheffe d'entreprise évoluant dans le domaine de l'électricité. Les câbles lui sont vendus à 10.000 francs le mètre, alors que le prix du marché est de 18.000 francs le mètre.

À peine acquis, la dame M. Diop revend les câbles le même jour à 17.000 francs le mètre à un entrepreneur, réalisant ainsi un profit rapide sur cette marchandise volée.

L'enquête qui confond les voleurs

Suite au dépôt de plainte de l'entreprise ETM contre X auprès de la Brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Kaolack, une enquête est ouverte.

L'exploitation des images des caméras de surveillance permet aux enquêteurs d'identifier le camion de l'entreprise ayant transporté les câbles électriques volés. Les outils techniques utilisés par les gendarmes permettent de borner les téléphones des deux chauffeurs sur les lieux du vol la nuit du crime, vers 3 heures du matin, alors qu'ils étaient censés être à Sindia, dans le département de Mbour, où se trouve la base de l'entreprise ETM.

Les arrestations en cascade

Un transport à Sindia permet de mettre la main sur les deux chauffeurs voleurs. Pris au piège, ils passent aussitôt aux aveux et racontent le film du vol dans ses moindres détails. Ils indexent B. Djigal comme étant la personne qui les a aidés à écouler le butin.

Un transport à Dakar permet d'interpeller le courtier. En sa compagnie, les gendarmes effectuent un autre transport pour mettre la main sur la dame M. Diop. Tous sont conduits sous bonne escorte dans les locaux de la Brigade de recherches de Kaolack, commandée par l'Adjudant-Chef Modou Ndiaye.

Déferrement au parquet

Les cinq présumés malfaiteurs ont été déférés ce mardi au Tribunal de grande instance de Kaolack. Ils sont poursuivis pour :

-Association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de véhicule au préjudice de leur employeur : pour les deux chauffeurs M. Ndiaye et M. Ndour.

-Complicité : pour le vigile I. Mbodj

Recel : pour le courtier B. Djigal et la dame M. Diop.