Calendar icon
Friday 12 December, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Karang : Un réseau de trafic de migrants démantelé à la frontière gambienne

Auteur: Mor Mbaye Cissé

image

Karang : Un réseau de trafic de migrants démantelé à la frontière gambienne

Le poste frontalier de Karang a déjoué une tentative de traversée clandestine vers l'Espagne. Huit personnes, dont le recruteur et convoyeur présumé, ont été arrêtées alors qu'elles s'apprêtaient à rejoindre la Gambie pour embarquer dans une pirogue.

Dans le cadre de la lutte contre le trafic de migrants, les autorités du poste frontalier de Karang ont mis fin aux projets d'un groupe de candidats à l'émigration clandestine. Les huit suspects ont été remis à l'antenne régionale de la la Division Nationale de Lutte contre le Trafic de Migrants et pratiques assimilées (DNLT) pour la poursuite de l'enquête.

Les personnes interpellées sont A. Diop, B. Dogue, I. Ba, P. Guèye, B. Ndoye, M. L. Diop, B. Niang et A. Diagne. Selon les déclarations des trois premiers nommés, c'est A. Diagne qui les a informés de cette opportunité et les a enrôlés dans le projet moyennant la somme de 350.000 francs CFA par personne.

Les candidats ont expliqué être venus à la frontière sous la conduite d'A. Diagne dans l'objectif de rallier la Gambie, où ils devaient embarquer à bord d'une pirogue en direction de l'Espagne. Toutefois, ils ont affirmé ignorer la localité exacte où leur embarquement devait avoir lieu.

L'enquête a permis d'établir que les autres membres du groupe sont des pêcheurs et des proches d'A. Diagne. Ces derniers auraient été recrutés gratuitement afin de compléter l'équipage et d'apporter leur expertise pour la conduite de la pirogue lors de la traversée.

Interrogé, A. Diagne a reconnu avoir reçu 100.000 francs CFA d'un certain A. Ngom pour couvrir les frais de voyage du groupe entre Dakar et Banjul. Ce dernier serait le collaborateur de l'organisateur principal, un dénommé T. Niang, établi en Espagne.

Le suspect a également révélé être chargé de régler les appareils GPS qui devaient permettre à l'équipage de maintenir le cap vers les îles Canaries. Toutefois, il a affirmé, sans convaincre les enquêteurs, qu'il ne devait pas faire partie de l'expédition.

Concernant sa rémunération pour ses multiples rôles de recruteur, convoyeur et technicien GPS, A. Diagne a déclaré qu'A. Ngom lui avait promis une somme d'argent une fois arrivé au lieu de regroupement, sans toutefois lui préciser le montant exact.

À l'issue de l'enquête, cinq des huit suspects dont P. Guèye, B. Ndoye, M. L. Diop, B. Niang et A. Diagne ont été présentés le 10 décembre 2025 à 10 heures devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Fatick.

Auteur: Mor Mbaye Cissé
Publié le: Vendredi 12 Décembre 2025

Commentaires (3)

  • image
    Xtrem il y a 1 heure

    Félicitations à l’équipe de Karang pour leur dévouement et leur professionnalisme sous la houlette du commissaire spécial de Karang.

  • image
    ILS CONTINUENT A FUIR il y a 4 heures

    InfoMigrants -- Quatre migrants sont morts lundi lors d'une tentative de traversée sur la route des Canaries. Partis du Sénégal, les exilés ont dérivé en mer pendant sept jours avant d'être secourus par la marine mauritanienne.

    Au moins quatre personnes ont trouvé la mort sur la route des Canaries lundi. Selon la police nationale sénégalaise qui a communiqué sur son enquête mercredi 10 décembre, parmi les corps figuraient deux Sénégalais originaires de Touba et une femme. La dernière victime n'a pas été identifiée.

    Selon les témoignages recueillis, deux migrants sont décédés après être tombés à l'eau en raison de la mer agitée. Un autre, voulant se réfugier du froid, s'est installé "dans la caisse qui contenait les bidons de carburant". Il a été retrouvé mort "des suites d’une intoxication aux vapeurs de carburant". Le quatrième exilé est mort "lors de sa prise en charge à Nouadhibou", a indiqué la police, disant "ignorer les circonstances exactes de son décès".

    Outre ces 4 morts, 89 migrants - dont un mineur - ont pu être secourus. Tous étaient de nationalité sénégalaise, d'où leur rapatriement et l'ouverture d'une enquête au Sénégal. Selon la police, les passagers de l'embarcation étaient partis de Gambie et avaient payé entre 500 000 et 800 000 FCFA (entre 750 et 1 200 euros) pour la traversée.

    Et c'est après avoir dérivé durant une semaine en mer et épuisé tous les vivres embarqués dans le bateau que les migrants ont décidé d'abandonner leur objectif de rejoindre les Canaries. Ils se sont donc dirigés vers la Mauritanie qui a procédé à leur sauvetage.

    La police sénégalaise a également indiqué avoir arrêté sept personnes pour "association de malfaiteurs, tentative de trafic de migrants par voie maritime, homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui." Elles sont accusées d'avoir, à un moment ou un autre du voyage, conduit l'embarcation.

    Selon les autorités sénégalaises, les exilés concernés disent avoir "été recrutés par les 'capitaines principaux' pour participer à la conduite de la pirogue devant rallier l’Europe".

    Ces dernières semaines, les sauvetages ont été nombreux. Plus de 340 migrants ont été secourus au large du Sénégal en une journée mercredi dernier. Et le 1er décembre, ce sont 141 exilés qui ont été secourus au large de la Mauritanie. Eux aussi étaient partis de Gambie.

    Des départs de plus en plus éloignés

    Face aux renforcements des contrôles côtiers au Maroc, au Sénégal ou en Mauritanie, le nombre de départs de migrants depuis les côtes gambiennes ne cesse d'augmenter.

    "On note une augmentation des départs de Gambie, mais aussi plus au Sud, de Guinée-Bissau et de Guinée", expliquait auprès d'InfoMigrants Delphine Perrin, spécialiste des politiques migratoires africaines fin septembre.

    "Ce récent déplacement est de nouveau dû au resserrement d’autres voies migratoires", assurait-elle, évoquant les durcissements des contrôles au Maroc "et plus récemment en Mauritanie et au Sénégal".

    Le rallongement de la route des Canaries signifie aussi plus de risques. "La distance est importante – il faut entre quatre et sept jours de navigation si tout se passe bien [pour rejoindre l'archipel espagnol] –, ce qui accroît les risques de se perdre en mer, de chavirer ou de souffrir de la faim, de la soif ou de malaise, d’autant que le comportement des passeurs peut accroître le danger", rappelait la chercheuse.

    Les embarcations peuvent réellement disparaître dans l’immensité de l’Atlantique, sans laisser de traces, et ainsi devenir des "bateaux fantômes", hors des radars des autorités ou des ONG. En mai dernier, par exemple, 14 corps de migrants "morts de soif et de faim" et en état de décomposition avaient été retrouvés au large du Venezuela. Ils avaient dérivé depuis les côtes africaines lors d'une tentative d'atteindre les îles espagnoles.

    Selon l'ONG espagnole Caminando Fronteras, 10 457 migrants sont décédés ou portés disparus sur les routes migratoires menant vers l'Espagne en 2024. Soit une moyenne de 30 morts ou disparus par jour. Pour les cinq premiers mois de 2025, l'ONG enregistre 1 865 personnes mortes en tentant de rejoindre l'Espagne, dont près de 1 500 sur la route des Canaries.

  • image
    lebaolbaol Tigui il y a 4 heures

    Seneweb ayez pitié de nous . Cette carcasse enlevez la et mettez la photo d' une voiture digne de la police ...il vs manque de goût et vs présentez mal le pays...vs ne montrez que la misere

Participer à la Discussion